Le pape François sera en visite en RDC du 31 janvier au 3 février prochains. A l’occasion, ACTUALITE.CD a réalisé des entretiens avec quelques personnalités. Cette semaine, la rédaction vous propose l’essentiel de l’interview accordée par le nonce apostolique, Mgr Ettore Balestrero. Il répond ici à la question: Pourquoi le pape s’est décidé à venir maintenant alors que cela faisait 38 ans qu’un souverain pontife n’était pas venu au Congo ?
« C’est justement parce qu’un pape n’était pas venu depuis 38 ans. Le Congo est le pays avec le plus grand nombre de catholiques en Afrique, autour de 45 millions de fidèles. C’est le 7e, je crois, au niveau mondial. C’est un pays qui a un lien fort avec l’Église, le premier évêque de l’Afrique noire était originaire du Congo, même si les frontières ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui ».
Sous-continent, la RDC présente le tableau complet des problématiques au cœur des préoccupations du souverain pontife.
« Le Congo est aussi un pays synthèse où l’on retrouve tous les sujets qui sont chers au cœur du Pape : l’évangélisation, le dialogue interreligieux, la paix, la protection de l’environnement, les questions migratoires, la lutte contre la corruption, la pauvreté. Toutes ces questions ont élu domicile ici ».
Celui dont le rôle diplomatique est d'établir et de maintenir une relation de compréhension mutuelle entre l'Église et l'État, a reconnu que le Congo d’aujourd’hui est bien différent du Zaïre de 1985.
« Le Congo qui reçoit le Pape aujourd’hui n’est pas le même que celui qui a accueilli le Pape Jean-Paul II il y a 38 ans. Malheureusement, il y a eu des guerres et des conflits qui continuent. Il vient pour consoler la population, il vient pour cicatriser des blessures qui sont encore sanglantes ».
Contexte
La dernière visite d'un pape à Kinshasa remonte à celle de Jean Paul II en 1985. Selon diverses estimations, la RDC compterait 40% de catholiques. De son côté, le gouvernement congolais améliore davantage ses rapports avec le Saint-Siège. D’ailleurs, le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement du bureau permanent chargé des entités ecclésiastiques a été adopté la semaine dernière par le gouvernement moyennant harmonisation au niveau d'une commission ad hoc qui sera mise en place.