Ces combats sont signalés vers Bwiza, dans le territoire de Rutshuru, à quelque 40 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Il s'agit du front ouest de l'offensive du M23, en direction du territoire de Masisi.
Des affrontements similaires avaient eu lieu à cet endroit le 6 décembre, au moment où le M23 se disait prêt à amorcer un retrait des zones dont il s'est emparé ces derniers mois, comme exigé lors du sommet de Luanda du 23 novembre. Ce retrait n'a toujours pas commencé.
Ce sommet avait aussi décidé d'un cessez-le-feu, qui a plus ou moins tenu depuis entre les rebelles et les forces loyalistes congolaises (FARDC), mais pas avec divers groupes armés présents dans la région et décidés à faire barrage au M23.
Un massacre a été commis le 29 novembre à une trentaine de km au nord de Bwiza, dans le village de Kishishe où, selon l'ONU, au moins 131 civils ont été tués par le M23 en représailles d'affrontements avec des groupes armés.
"Les combats ont repris chez nous à Bwiza", dans les villages de Swagara, Mudugudu et Kabarozi, a déclaré un habitant de Bwiza interrogé par l'AFP depuis Goma. Selon lui, ce sont des miliciens qui ont attaqué le M23.
Dans un communiqué, le M23 a accusé "la coalition gouvernementale" d'avoir violé le cessez-le-feu.
"Les FARDC ne sont pas impliquées", a assuré une source sécuritaire, confirmant "des combats entre les groupes armés et le M23".
Ces groupes sont notamment la milice pro-Hutu Nyatura et l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui dit défendre les intérêts de la communauté Hunde. "Nous venons de déloger l'ennemi à Swagara", a affirmé Héritier Ndangendange, porte-parole des APCLS.
Le M23, pour "Mouvement du 23 mars", est une rébellion majoritairement tutsi qui, vaincue en 2013, a repris les armes en fin d'année dernière. Son offensive s'est accélérée en octobre, quand le mouvement s'est emparé de larges pans du territoire de Rutshuru et s'est approché à une vingtaine de km au nord de Goma.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23, soutien démenti par le Rwanda mais établi par des experts de l'ONU et maintenant publiquement déploré par les diplomaties américaine et belge.
AFP avec ACTUALITE.CD