UA: évaluation de la Charte Africaine pour la démocratie, les élections et la bonne gouvernance en vue du renforcement de l'état de droit en Afrique

Photo d'illustration
Drapeau de l'Union Africaine

Près de 10 ans après l'entrée en vigueur de la Charte Africaine de démocratie, des élections et de la gouvernance, des États et gouvernement sont appelés au renforcement du pluralisme politique conformément à la constitution de chaque État et aux principes de l'état de droit. Cet appel de l'union africaine fait suite au constat sur terrain où la matérialisation de ce document continue à poser de problème dans le chef de certains États ayant ratifiés cet instrument.

À travers un atelier de plaidoyer ouvert lundi 28 novembre 2022 à Kinshasa Capitale de la République Démocratique du Congo, Michelle Ndiaye, Représentante Spéciale du Président de la commission et Cheffe de bureau de l'Union Africaine en RDC sensibilise les animateurs des institutions pour une participation effective des citoyens au processus démocratique, de développement en adoptant une ligne directrice  en ce qui concerne le changement de constitution en Afrique.

"Je pense que cette réunion est l'aboutissement d'un travail de long parcours, un travail commencé depuis quelques années avec les experts de l'union africaine pour la vulgarisation de la charte pour la démocratie, les élections et la gouvernance en Afrique mais aussi le développement d'un outil pédagogique pour la vulgarisation de cette charte. Ce parcours se termine par l'élaboration des lignes directrices en ce qui concerne le changement constitutionnel en Afrique donc comme vous le voyez c'est une série d'ateliers qui permettent un peu aux experts de faire le point sur ces différents documents qui ont été préparés depuis quelques temps et qui nous permettent bien-sûre de mesurer aussi l'impact du travail que nous faisons en ce qui concerne l'approfondissement de la démocratie, de l'État de droit et du constitutionnalisme en Afrique" a dit devant la presse Michelle Ndiaye, Représentante de l'UA en RDC

Et de poursuivre :

"On est venu en RDC, cette réunion d'experts se passe en RDC, c'est d'abord un signe comme l'a dit le premier vice-président de l'Assemblée nationale fait d'accueillir ce genre de rencontre d'experts est déjà un plaidoyer en faveur du gouvernement pour que les instruments légaux, les instruments juridiques de l'union africaine soient mis en œuvre dans les États membres et donc ça c'est déjà un appel qui est très très fort au-delà de cela le département des Affaires politiques  de la paix et de la sécurité accompagne les États membres pour que ce genre d'instruments juridiques soit mis en œuvre mais aussi transcrit dans les lois au niveau national d'où l'importance d'avoir un représentant de l'Assemblée nationale mais aussi le vulgariser au niveau de la population tout entière".

Au nom de la République Démocratique du Congo, André Mbata, premier vice-président de l'Assemblée nationale dit s'attendre de l'accompagnement de l'UA au processus électoral en cours pour demeurer dans la droite ligne du respect de la constitution. D'après André Mbata, l'occupation par le Rwanda d'une partie de la RDC ne va décourager les autorités compétentes au respect des lois de la République.

"Le pays qui organise ces ateliers, la République Démocratique du Congo, notre pays espère que l'union africaine et tous les pays amis qui se disent véritablement démocratique vont donc apporter leur soutien et leur contribution pour nous permettre en faite de poursuivre cette voie de la consolidation de la démocratie à travers l'organisation des élections libres, crédibles et transparentes. Le peuple congolais tient à ces élections malgré le piège qui nous est tendu par le régime du Rwanda qui agresse la République Démocratique du Congo à travers les marionnettes terroristes du M23 qui occupent une partie de notre territoire national et veulent nous empêcher à continuer le rythme du respect du constitutionnalisme dans notre pays. La République Démocratique du Congo ne tombera pas dans le piège du Rwanda ou d'autres pays qui ne veulent pas faire des efforts sur la voie de la démocratie et du constitutionnalisme", a déclaré André Mbata dans son discours de circonstance.

Joëlle Milquet, présidente du comité stratégique du centre européen d'appui électoral espère que les résolutions de cet atelier d'experts serviront de guide pour promouvoir et renforcer les différents éléments constitutifs de l'État de droit.

"Je ne peux que me réjouir de la finalisation de l'outil pédagogique de l'union africaine destiné aux acteurs de l'État de droit tels que notamment le parlement, les autorités judiciaires, les administrations,les acteurs politiques, la police, les avocats, la société civile, les universités suite aux recommandations issues de 5 ateliers régionaux qui ont été organisés par le département en 2019. Vos travaux vont permettre je pense de fournir une plateforme pour les experts afin de finaliser le document recommandé les communautés économiques et régionales et les mécanismes régionaux lors de la réunion d'Abidjan tenue le 12 et 14 août 2022. Il s'agira avec ce guide non seulement de promouvoir et renforcer la connaissance des différents éléments constitutifs de l'État de droit mais aussi d'harmoniser le cadre de formation et des compétences entre les différentes acteurs et des différents États au sein de l'Union Africaine et de permettre aussi des formations en cascade au niveau national et régional", a-t-elle conclu.

Ces travaux de trois jours vont aboutir à des résultats concrets c'est-à-dire des directives de l'UA sur le changement Constitutionnel des gouvernements applicables par l'ensemble des pays africains.