RDC : la coordinatrice de l’APLTP fait ses adieux avec une note de satisfaction sur son bilan

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Photo de famille des membres de l'APLTP.

La coordinatrice de l'Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP), Mme. Cécile Rebecca Meta Kasanda, a passé son dernier jour de travail au sein de cet organe ce vendredi 25 novembre. Après une réunion avec la commission technique, elle a abordé son bilan depuis 2019 lors de la création de cette agence, jusqu’à ce jour.

Nommée en avril 2019 pour prendre la charge de l’agence qui venait d’être créée afin de faire sortir la RDC de la ligne rouge du classement mondiale au sujet de la traite des personnes, elle s’est félicitée ainsi que tous les partenaires d’avoir notamment pu faire voter une loi à l’assemblée nationale pour la cause. Ce qui permet à la RDC d’être à la zone tiers deux sous surveillance avec des recommandations, selon le dernier rapport du 30 juillet. 

« Je pars ailleurs mais APLTP demeure un bébé que j’ai mis au monde et qui grandit. J’aurais toujours aimé suivre, même de loin ce qui se passe et apporter une contribution si nécessaire. Nous avons pu faire ce que nous pouvions avec la collaboration de tous, la RDC n’est dans la zone rouge », a dit Mme. Cécile Rebecca Meta Kasanda. 

L'Assemblée nationale a adopté en plénière avec 293 voix, le mercredi 26 octobre 2022, le projet de loi sur la traite des personnes en RDC. Pour en arriver là, le draft a été examiné et travaillé en interne à l’APLTP, puis transmis en atelier qui l’a finalisé et qui est devenu un avant-projet de loi, qui a été transmis au gouvernement. Ce dernier l’a réexamine à la commission des textes, après la loi a été déposée en novembre 2021, à l’assemblée nationale. 

Elle est passée en session de mars à la chambre basse qui l’a déclarée recevable. L’APLTP a constitué une commission mixte avec trois commissions de l’assemblée nationale avec lesquelles elle a travaillé pour sortir la mouture qui a été votée à la session de septembre, en cours. La première semaine de ce mois de novembre, le texte est allé au sénat et mis dans l’agenda. Le mercredi dernier, après travail de la commission du sénat et des experts de l’OIM et de l’APLTP, le texte a été transmis au bureau du sénat. Les sénateurs examinent et votent, article par article, en plénière de ce vendredi 25 novembre.

« Pour moi, c’est un soulagement parce que si ce texte n’était pas voté par la RDC cette année, notre pays allait retourner au tiers trois et toute la coopération serait tombée à zéro. C’est une satisfaction pour tous nos collègues qu’ils soient de l’APLTP, de l’OIM ou du ministère des droits humains et une satisfaction pour tous les acteurs qui ont participé à l’atelier de validation en 2020 », a ajouté la désormais coordonnatrice honoraire de l’APLTP.

Ce qui reste à faire, selon elle, c’est de continuer la sensibilisation et la formation. Qu’il y ait au niveau de chaque juridiction, au moins deux enquêteurs formés en matière de traite. Il faudrait former, dès l’année prochaine, les juges et les avocats pour que la prise en charge judiciaire soit complète et qu’il y ait un procès équitable pour les victimes et aussi pour les bourreaux. Que l’on dispose des centres spécialisés pour l’héberger des victimes de la traite des personnes. 

Au cours de 3 ans à la tête de l’APLTP, la coordinatrice Cécile Rebecca Meta Kasanda a dû piloter des formations telles que celle de renforcement des assistants sur la gestion des cas de traite des personnes, celle des enquêteurs sur les investigations en la matière, celle sur la collecte collecte des données et elle a commémoré, le 30 juillet dernier, à Kisangani, la journée mondiale de la lutte contre la traite d’être humains.

Emmanuel Kuzamba