Nord-Kivu: un militaire condamné à mort pour meurtre d'un enfant à Butembo

Procès à l'auditorat militaire de Butembo
Procès à l'auditorat militaire de Butembo

Un militaire a été condamné à mort pour meurtre d'un enfant samedi dernier à Butembo (Nord-Kivu). Le tribunal militaire de garnison de Butembo a rendu son jugement en début d'après-midi de ce mardi 15 novembre au cours d'une audience publique tenue dans la cour de l'auditorat militaire de la ville.

Ce procès en flagrance, débuté lundi, n'a duré que deux jours. Deux jours pendant lesquels le tribunal militaire de garnison de Butembo s'est investi à établir la vérité dans ce procès incriminant un militaire FARDC, le caporal Echoni Angwi Papy, accusé d'avoir tué samedi soir un enfant déplacé qui vendait, avec sa maman, des divers au rond-point Cathédrale. 

D'après des témoins, l'incident a eu lieu au moment d'une altercation entre des conducteurs d'un taxi-moto et le militaire. Dans sa comparution, ce dernier a prétexté que la balle a été tirée par un inconnu alors que selon lui, il était face contre le sol par des conducteurs de taxi qui voulaient lui ravir l'arme à feu. Ce qu'a rejeté la partie civile, notamment la mère du défunt. Selon elle, le militaire avait tiré la balle après s'être relevé du sol pour tenter de se soustraire des conducteurs de taxis-motos qui voulaient le mettre hors d'état de nuire suite à l'ivresse. 

Une balle qui a malheureusement atteint le jeune garçon de 7 ans, et mort s'en est suivi après être dépêché dans un hôpital plus proche. Après l'audition de l'accusation, prévenu et témoins, le tribunal a également effectué lundi une descente sur le lieu du drame en vue de comprendre les circonstances du meurtre. Sur place, un homme qui vend dans une cabine de téléphonie a témoigné avoir entendu ce militaire rechercher son arme et des gens lui crier dessus : "ce militaire vient de tuer quelqu'un". Comme pour dire que l'arme lui a été ravi après le forfait. 

Dans son jugement, le tribunal a noté que le prévenu a reconnu qu'il s'était promené avec l'arme en ayant la balle en chambre et que la victime a été tuée par coup de balles de l'arme que détenait le prévenu. Ainsi le tribunal, à la majorité de ses membres, a reconnu le militaire Enochi Angwi Papy responsable pénal de cette mort, et par conséquent, couplé de meurtre. Le tribunal l'a ainsi condamné à mort sans admission de toute circonstances atténuantes. Le tribunal l'a condamné également à payer à la partie civile une somme de 100 000 000 de FC (5 000 $) en guise de dommages et intérêts pour le préjudice causé. 

Claude Sengenya