Kongo Central : vers la restauration de Nsiamfumu, le village d’embarquement des esclaves au 15ème siècle

Nsiamfumu
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Cinq (5) siècles se sont déjà écoulés, soit plus de cinq cent (500) ans, que le site de Nsiamfumu, situé à un peu plus de 10 kilomètres de la cité de Moanda dans le Kongo-Central, a connu un passage d’esclaves en nombre incalculable. Véritable lieu d’embarquement de ces noirs pris d’un peu partout en Afrique pour aller sans retour aux Amériques. Le lieu était préféré notamment pour sa navigabilité sur l’océan Atlantique.

Depuis que le monde est passé à autres choses, ce site reste un témoignage vivant de ces atrocités d’autrefois, tant les foyers en fer sur lesquels les esclaves préparaient de repas ou de gros arbres de la forêt de Mvula sur lesquels on ligotait les esclaves existent encore à ces jours. En état de délabrement, quelques voix se sont élevées ces derniers mois pour la restauration de Nsiamfumu, qui est aussi un lieu touristique.

Pas plus tard que jeudi 10 novembre, le vice-président de la fondation du footballeur international congolais Cédric Bakambu, a été reçu par la ministre de la culture, arts et patrimoines pour parler de la question. A en croire Jonathan Bakambu, le financement de la restauration de ce site est un projet phare de la fondation. Il a déjà rencontré le ministre des affaires foncières ou encore celui du tourisme (en 2019) pour la même cause.

Un musée d’histoire en mémoire des esclaves

Actuellement, des vestiges tels que chaînes ou débris de navires sur la côte de Nsiamfumu rappellent cette histoire pathétique de l’Afrique. Occupés pendant la colonisation par des Belges, portugais, français et même Congolais, on y aperçoit des villas, bâtiments ou hangars de conservation de poissons de mer abandonnés et envahis par des herbes.

Le ministre du Tourisme, Modero Nsimba, a effectué une descente à Nsiamfumu précisément à la plage Khumbi, en août dernier. Il a procédé au lancement des opérations de sécurisation de ce site touristique, qui devra également voir la construction d'un musée d'histoire dénommé “Maison de souvenirs”. Un projet à circonscrire dans le cadre du programme du tourisme mémoriel.

Autres missions du ministre du Tourisme à la plage Khumbi et à la forêt Mvula, c’était de mettre fin à la spoliation de ces lieux touristiques par les autochtones censés les protéger. Ces sites, déjà inscrits sur la liste des patrimoines de l'UNESCO, font partie des zones d'expansion touristique dans le programme du gouvernement.

En août 2021, le gouvernement congolais avec le secrétariat permanent de l’UNESCO avaient signé un acte d’engagement après séjour à Nsiamfumu. Il a été paraphé notamment la réhabilitation par des travaux archéologiques et fouillés, l’enseignement de l’histoire de ce site dans les écoles, la construction du musée de la traite négrière et l’ouverture d’un pavillon de souvenir au musée national de la RDC à Kinshasa, où seront exposés les photos, les vidéos, les clichés et d’autres souvenirs rares de Nsiamfumu.

Emmanuel Kuzamba