RDC: le CICR annonce la reprise de ses activités à Djugu, 21 ans après l'assassinat de ses six employés

Le Comité international de la Croix-rouge (CICR)  annonce pour 2023 la reprise de son intervention à Djugu, 21 ans après la suspension à la suite de l'assassinat de ses six employés dans ce territoire d'Ituri (RD Congo), en proie à des violences armées. 

C'est le chef sortant de la sous-délégation du CICR à Bunia, M. Marc Soupa, qui l'a annoncé lundi 7 novembre au chef-lieu de la province, avant de passer la commande à son successeur Buelhoff Clara. Certes, l'assassinat de ses six employés à Djugu en 2001 a provoqué un traumatisme violent du côté du CICR, mais aujourd'hui l'organisation voudrait agir aux côtés des communautés pour pallier la souffrance humaine, a déclaré Marc Soupa.

"Ce qui s'est passé en 2001, nous avons perdu six de nos collègues. Ça nous a pris 21 ans pour revenir travailler dans le territoire de Djugu. Aujourd'hui, tout est mis en place pour que nous puissions retourner travailler en territoire de Djugu en 2023. Nous avons déjà effectué des visites. Et les collègues vont s'y rendre pour rencontrer les communautés, rencontrer les chefs locaux pour leur dire nous voulons être à vos côtés. Le traumatisme du côté CICR a été extrêmement violent et il nous a fallu 21 ans pour arriver à franchir le cap de retourner sur le territoire de Djugu", a-t-il indiqué. 

En avril 2001, six employés du CICR, notamment une Suissesse, un Colombien et quatre Congolais ont été retrouvés morts à Djugu, à l'époque région déchirée par deux guerres : l'une entre l'armée et les rebelles et l'autre entre les tribus lendu et hema. Ils avaient été retrouvés morts par une patrouille de l'armée ougandaise partie à leur recherche à la demande du CICR qui avait perdu tout contact radio avec ses employés. 

21 ans après, le CICR va se redéployer dans une région de Djugu toujours déchirée par des violences qui ont repris fin 2017, et aujourd'hui orchestrées par plusieurs factions des milices communautaires dont la tristement célèbre CODECO. 

D'après Marc Soupa, cette reprise d'intervention du CICR est consécutive aux garanties sécuritaires pour l'intervention humanitaire. Mais l’organisation est toujours présente dans d’autres coins de l’Ituri. 

Claude Sengenya