Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias ainsi que porte-parole du gouvernement, a souligné ce lundi 31 octobre, au cours du briefing (son programme hebdomadaire avec la presse) que le gouvernement congolais qui entretient encore des rapports diplomatiques avec la Russie n'est pas dans une option de conclure un accord avec cette dernière sur l'achat d'armes et d'hélicoptères.
La question, mieux cette possibilité, est depuis quelques jours évoquée. A l’en croire, il y a néanmoins eu une entreprise russe à l'époque du ministre Aimé Ngoy Mukena, qui voulait offrir ses services aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) mais les démarches n'avaient pas abouti entre les deux parties.
« Sur la question russe, il n'y a rien à nier parce qu'il n'y a pas d'accord qui a été signé. Je pense qu'il y a eu une mise au point qui avait été faite au niveau du ministère de la défense nationale et anciens combattants, et si je peux me permettre d'aller dans le détail, il y a eu des contacts à l'époque du ministre Aimé Ngoy Mukena (ancien ministre de la défense nationale et anciens combattants) avec une société russe qui voulait fournir des services aux FARDC mais c'est une démarche qui n'a pas abouti et cela se faisait dans un contexte où nous n'étions pas encore dans une situation de guerre entre la Russie et l'Ukraine », a expliqué Patrick Muyaya lors du briefing hebdomadaire du lundi 31 octobre.
Et d'ajouter :
« C'est dans ce même ordre que je pense que les Russes avaient fourni une assistance militaire aux FARDC mais cela en février 2021. Ça été notifié par les Russes aux Nations-Unies, c'est justement ce régime d'embargo que nous combattons parce que chaque fois que nous recevons des armes, ces armes-là doivent être tracées, on doit savoir d'où elles viennent ».
D'après M. Muyaya, la RDC ne peut pas recourir à une milice pour combattre d'autres milices.
« Sur la question des Russes pour terminer, le président de la République a été très clair. Nous étions avec lui à Londres à l'occasion d’Africa Summit où on lui a posé la question s'il allait recourir au groupe Vagner pour assurer leur sécurité ici, il dit on ne va pas recourir à une milice pour régler le problème des milices et donc aujourd'hui c'est clair, le gouvernement de la RDC qui entretient encore des rapports diplomatiques avec la Russie n'est pas dans une option comme celle-là », a-t-il rassuré devant la presse.
Pour Patrick Muyaya, c’est la participation de son collègue de la défense nationale et anciens combattants, Gilbert Kabanda, à la 10e conférence de Moscou sur la sécurité internationale est à la base de ces spéculations.
« Je sais que la participation de mon collègue de la défense à une conférence organisée en Russie, il y a quelque temps, fait beaucoup jaser mais je pense que les gens doivent savoir que même lorsqu'il y a la guerre et le président de la République l'a dit, il doit toujours avoir des moyens de communiquer, donc de ce point de vue, cela doit être bien clair. Mais ceci pose la question et d'ailleurs je voudrais vraiment que les Congolais se posent la question et prennent conscience que notre défense ne peut être mieux assurée que par nous-même », a-t-il conclu.
Rappelons-le, la partie Est de la RDC fait face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. Depuis quelques semaines, au-delà des ADF, les rebelles du M23 ont surgi et menacent l'intégrité territoriale avec l'occupation de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu.
Clément MUAMBA