Le Burundi plaide pour un soutien international aux efforts de paix dans l’Est de la RDC. Zéphyrin Maniratanga, représentant permanent du Burundi aux Nations-Unies, est revenu mercredi dans une réunion du conseil de sécurité des Nations unies sur le déploiement depuis le 15 août sur le territoire congolais, dans la province du Sud-Kivu, des troupes burundaises dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les Chefs d’Etat des pays de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (EAC).
« Ce déploiement a besoin d’un soutien politique mais aussi technique et financier pour que la force puisse exécuter efficacement son mandat et pouvoir ainsi répondre aux préoccupations des populations en détresse », a t-il dit.
Et d’ajouter:
« Plus que jamais, la communauté internationale devrait jouer un rôle efficace en tant que garant à la recherche de la paix dans la région, a-t-il plaidé. Il a jugé important que les membres du Conseil de sécurité dépassent le cadre de présentation des rapports faits à New York pour une visite dans la région afin de pouvoir tirer, à partir de l’est de la RDC, les conclusions qui s’imposent et non pas suivre à distance les foyers de tension qui peuvent avoir des conséquences immenses.
Zéphyrin Maniratanga aussi appelé les chefs d’État et de gouvernement dont les pays sont signataires de l’Accord cadre de Nairobi et les garants, de bien vouloir participer activement au Sommet du Mécanisme régional qui aura lieu à Bujumbura, au Burundi, le 24 février 2023.
« Quand la maison de votre voisin brûle, cela vous interpelle à poser des gestes positifs pour contenir le feu avant d’être atteint par les flammes en provenance du voisinage », a t-il ajouté.
Contexte
Kinshasa attend beaucoup de la communauté internationale en général et du conseil de sécurité des Nations-unies en particulier. S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, Félix Tshisekedi avait décliné les attentes de son pays à savoir: rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC. Il avait également demandé que soient multipliées les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées. Le dirigeant congolais avait également insisté pour que soient appuyés la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est dont le Statut et les Règles d’engagement avaient été signés le 8 septembre dernier à Kinshasa successivement par le Gouvernement congolais et le Secrétariat Général de la CAE, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette Force.