Didier Mumengi Tshikudi, Président des Sénateurs de la Ville de Kinshasa, a présenté mercredi une Motion relative à l’explosion d’une criminalité juvénile sans précédent dans la capitale congolaise. Devant les élus, il a dénoncé « la flambée du terrorisme à la machette des Kuluna qui fait de Kinshasa une ville assiégée par la terreur.
« Depuis les compagnies Kitunga, les premiers Kuluna de la ville de Kinshasa dans les années 50, jamais la délinquance juvénile n’a atteint ce niveau de violence et de barbarie. Aucun quartier n’est épargné. Tous les soirs, Kinshasa tremble. Kinshasa saigne. Chaque jour, Ce sont d’horribles drames humains. Chaque jour, ce sont des pertes matérielles considérables », a t-il déploré.
Des enquêtes psychohistoriques du phénomène Kuluna menées pendant ses vacances parlementaires, dit-il, qui ont renseignées que ce phénomène témoigne d'un malaise sociétal profond.
« Pendant nos enquêtes parlementaires, nous avons vu des quartiers où le chômage est massif, où l'urbanisme inhumain. Des quartiers sans eau potable et sans électricité, où nos enfants sont déscolarisés, où trop de jeunes peinent à trouver un emploi, même lorsqu'ils ont réussi leurs études, où les jeunes ont mille chances d’attraper la drogue ou l’alcool frelaté que de toucher un livre, de fréquenter un centre culturel ou de pratiquer un quelconque activité sportive », a t-il expliqué.
« Nous ne changerons pas les choses en profondeur et nous ne construirons rien de durable dans notre société sans combattre ce poison qu’est la délinquance juvénile », a t-il déploré.
Le sénateur a présenté dans le Rapport de ses vacances parlementaires un « Plan Spécial d’Eradication multidimensionnelle du phénomène Kuluna à Kinshasa ». Il s’agit, explique t-il, d’une approche sociothérapetique de cette criminalité juvénile ». Il a demandé au président du Sénat d’être l’ambassadeur de ce « Plan » auprès du président de la République prié d’en faire « une autre des plus urgentes priorités du Gouvernement de la République ».
Prenant la mesure de la chose, il a rappelé également l’histoire: « Avant l’indépendance, le pouvoir colonial n’avait pas correctement pris à bras le corps la délinquance des premiers Kuliuna de la ville de Kinshasa, qu’on appelait Compagnies Kitunga. Ces ancêtres des Kuluna d’aujourd’hui avaient été les grands artificiers des émeutes de l’indépendance du 4 janvier 1959. A bon entendeur, salut ».