Le chef de l'État Félix Tshisekedi a échangé, mercredi 13 octobre, à la cité de l'Union africaine, avec une délégation du caucus de parlementaires du Nord-Kivu et de l'Ituri au sujet de l'État de siège encore en vigueur dans ces deux provinces. Au cours de cette entrevue élargie aux membres du gouvernement avec à sa tête le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, les présidents des commissions défense et sécurité de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi qu'aux autorités civiles et militaires, il a été question de passer en revue la situation sécuritaire du pays dans la partie Est avec un accent particulier sur l'état de siège.
D'après le député national Crispin Mbindule (élu de Butembo au Nord-Kivu), qui a pris part à cette réunion, la rencontre s'inscrit dans le cadre de la table ronde à venir sur l'évaluation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.
" La rencontre avec le Chef de l'État, le chef du gouvernement, les FARDC, la police nationale, DGM, tous les services de sécurité avec les députés du Nord-Kivu et de l'Ituri, c'est la réunion préparatoire de la table ronde qui va consister à discuter sur la question de l'état de siège et de la sécurité dans la province du Nord-Kivu et de l'Ituri. Là, nous avons traité sur des préalables ", a-t-il fait savoir au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD ce jeudi 13 octobre.
Et de poursuivre :
" Nous préparons la table ronde où on va discuter et il nous a informé qu'on appellera aussi la société civile pour l'écouter pour qu'on trouve ensemble une solution sur l'état de siège, qu'est-ce qu'on fait après l'état de siège ? On requalifie l'état de siège ? Donc nous allons discuter comme des patriotes, des Congolais. Nous allons trouver une solution ensemble et cette décision sera collégiale et nous, nous avons aimé ça parce qu’au moins ça sera la première fois qu'on voit un Chef de l'État qui intéresse les gouvernés sur les décisions à prendre. Cela prouve que nous sommes dans une démocratie qui est en train d'évoluer ".
À la question de savoir, quand pourrait déjà se tenir cette table ronde, cet élu de l'Union sacrée de la nation, qui n'a pas voulu dévoiler la période, a rassuré que tout est dans le bon avec le lancement des travaux préparatoires. Au cours de cette rencontre, la situation sécuritaire dans son ensemble sera au menu.
" Nous sommes dans les travaux préparatoires, ce qu'on a fait hier, c'est pour préparer la table ronde. Il fallait déterminer les participants et les autres. Normalement on devait déjà organiser cette table ronde malheureusement le M23, les terroristes avaient attaqué le pays mais je peux vous rassurer les travaux préparatoires ont commencé, ce n'est pas seulement l'état de siège mais il faut la paix, il faut que la paix règne dans l'Est et en RDC ", a-t-il ajouté.
D'après le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui a également pris part à cette rencontre, l'organisation de cette table ronde est projetée pour novembre de l'année en cours.
La partie Est de la RDC fait face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. Il y a quelques semaines, le président Félix Tshisekedi a renouvelé le commandant militaire avec à sa tête un nouveau Chef d'État major général en la personne de Tshiwewe Songhesha Christian.
Ces nouvelles mises en place au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo interviennent dans un contexte très particulier où l’état de siège, censé ramener la paix à l’Est depuis mai 2021 n'a pas donné des résultats escomptés, Bunagana dans la province du Nord-Kivu est depuis plus de 100 jours dans les mains des rebelles du M23. Face à l'enlisement de la situation, Kinshasa attend de l’aide des troupes de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) qui sa mise en place effective prend encore énormément du temps.
Clément MUAMBA