Kwamouth: éviter les discours dans des bureaux climatisés à Kinshasa, mener des actions militaires pour mettre fin aux violences

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

Cela fait plus d’un mois que le territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe) est déchiré par un conflit communautaire opposant les Teke et les Yaka. Près de 70 personnes ont été tuées dont des militaires et policiers. Le député national élu de Kwamouth, Guy Musomo, déplore la manière dont cette crise est gérée par le gouvernement qui agit moins sur le terrain. Il appelle à penser à mettre fin aux violences que de tenir des discours à partir de Kinshasa.

“Nous nous rendons compte que le gouvernement traîne les pieds au lieu de mettre fin à ces crimes mais il croise les bras. Ce n'est pas  d'abord question d’apporter du riz aux déplacés mais d'abord de mettre fin à toutes ces exactions”, a-t-il déclaré. 

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Des chefs coutumiers Yaka et Teke reçus par le Chef de l’Etat à Kinshasa ont été dépêchés sur le terrain depuis une semaine pour sensibiliser les communautés en conflit. 

“Les chefs coutumiers ne sont pas des militaires même s'ils se promènent avec quelque dix garde-corps, ils ne sont pas là pour assurer la sécurité de tout un territoire. Ils sont au nombre de combien ? Ils envoient des messages semble-t-il venus du chef de l'État, c'est vrai. Mais ce n'est pas leur rôle en ce moment. Ils vont vers Camp Banku mais à Fadiaka on a tué et demain quand ils vont aller vers Kwamouth, on va rentrer encore vers Mibe, on tuera. Ce n'est pas leur rôle. C'est le rôle du gouvernement qui doit prendre des mesures idoines et urgentes pour mettre fin à cette insécurité”, a expliqué l’élu de Kwamouth. 

Pour lui, dans ce climat d'insécurité, l'autorité de l'État devrait être rétablie par le déploiement des militaires dans les villages où les affrontements sont signalés et non la sensibilisation par les chefs coutumiers. Le gouvernement a dépêché à Kwamouth un renfort de plus de 200 militaires, il y a quelques semaines. 

“D'après mes informations, le contingent est allé vers Kwamouth. Mais la RN17 est toujours exposée à l'insécurité, ça affecte et la ville de Bandundu et Kinshasa voire les paysans qui sont en difficulté. On doit éteindre le feu. On ne doit pas éteindre le feu par des discours dans des bureaux climatisés, s'il s'agit d'envoyer des militaires par exemple on a dit à Mibe il y a un groupe [d’assaillants, Ndlr], et à la ferme 7, qu’on y envoie les militaires”, a suggéré M. Musomo. 

Mais des voix s’élèvent aussi pour exiger des moyens à la disposition des militaires envoyés à Kwamouth.

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La situation est loin de s’améliorer sur le terrain car les violences ne faiblissent pas. Une trentaine de personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements entre les protagonistes dans la nuit de lundi à mardi au village Fadiaka. 

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Jonathan Mesa, à Bandundu