L'Afrique dénonce l'absence de leaders mondiaux à un sommet pour le climat

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Plusieurs dirigeants africains ont dénoncé lundi l'absence de chefs d'Etats industrialisés à un sommet à Rotterdam en soutien de l'adaptation de l'Afrique au changement climatique, plaidant pour plus de fonds à deux mois de la COP27 en Egypte.

"Je ne peux manquer de noter avec amertume l'absence des dirigeants du monde industrialisé", a lancé Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine et président du Sénégal, lors de l'ouverture du sommet.

"Puisque ce sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l'adaptation", a poursuivi M. Sall, dont les propos ont été repris par d'autres dirigeants africains.

"Je voudrais également déplorer l'absence des leaders des nations industrialisés ainsi que des représentants du secteur privé, qui sont, comme on le sait, les plus gros pollueurs", a déclaré Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC).

Le sommet lundi à Rotterdam, aux Pays-Bas, réunissait notamment l'Union africaine, le Fonds monétaire international et le Centre mondial sur l'Adaptation en soutien de l'adaptation de l'Afrique au changement climatique. 

"Bien sûr j'aurais aimé avoir plus de collègues européens ici", a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, présent pour clore le sommet.

"Je sais que beaucoup voulaient venir, mais je pense simplement que la participation n'a pas été à un niveau que nous aurions aimé", a ajouté M. Rutte.

L'Afrique émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2 mais paye le plus lourd tribut au réchauffement climatique.

"Le continent africain est celui qui a le moins d'impact sur le changement climatique, mais paradoxalement, subit la majorité des conséquences de ces fléaux", a affirmé M. Tshisekedi.

"Ce n'est pas seulement le sort de l'Afrique qui est en jeu mais aussi le sort de l'humanité et l'avenir de la planète", a rappelé Macky Sall.

"Nous avons un devoir moral" d'aider l'Afrique à faire face au changement climatique, a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Il est temps d'investir pour l'adaptation en Afrique", a-t-il ajouté.

Les dirigeants africains espèrent recueillir, à travers le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP), une capitalisation de 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d'investissements.

"Il faut trouver ces 250 millions de dollars, ce n'est quand même pas la mer à boire", a lancé Macky Sall.

Plusieurs dirigeants africains ont récemment souligné l'échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015: contenir, d'ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle, idéalement le limiter à 1,5 degrés. 

Mais selon l'Organisation météorologique mondiale, le rechauffement pourrait atteindre de 2,5 à 3 degrés.

AFP avec ACTUALITE.CD