RDC: une soixantaine de magistrats pour la Cour des comptes, c’est trop peu si on veut lutter efficacement contre la corruption 

Félix Tshisekedi et les hauts magistrats de l'Ordre judiciaire et de l'Ordre administratif
Félix Tshisekedi et les hauts magistrats de l'Ordre judiciaire et de l'Ordre administratif

Florimond Muteba, Président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP) se réjouit de la prestation de serment de nouveaux magistrats de la Cour des comptes ce 31 août à Kinshasa, en présence du président de la République. Cependant, il estime que cette entrée en fonction ne suffit pas.

« Nous venons de loin. 13 ans au total, 10 ans sous Joseph Kabila et 3 ans sous Félix Tshisekedi pour arriver à l’application de la loi organique. C’est un pas en avant. C’est vrai, il y a encore des défis. Ces moyens donnés à l’IGF, c’est bien. Cependant, il faut donner si pas plus, au moins l’équivalent à la Cour des comptes ».

La taille du pays et les enjeux imposent également un déploiement plus important: « Nous avons 26 provinces. Regarder la gabegie financière, le manque de transparence, les détournements, la corruption, c’est dans tout le pays. Il faut déconcentrer la Cour des comptes ». 

Florimond Muteba propose même un effectif pouvant atteindre 500 magistrats d’ici à la fin du mandat de Félix Tshisekedi.

« Le président peut se donner comme objectif de faire en sorte qu’à la fin de son mandat qu’on arrive à avoir au moins 500 magistrats de la Cour des comptes. L’Afrique du Sud en a 2000, en Chine on parle en termes de million. C’est un travail énorme. La Cour a un rôle important comme institution supérieure de contrôle. Rien que Kinshasa a une population supérieure de loin à celle du Congo Brazzaville ».

Écoutez les explications de Florimond Muteba ici.