RDC: renforcée, la Cour des comptes peut aller plus loin que l’IGF

Cour des Comptes de la RDC. Ph. Droits tiers.

Les nouveaux magistrats de la Cour des comptes ont prêté serment ce mercredi 31 août en présence de Félix Tshisekedi. Ils viennent renforcer le dispositif de lutte contre la corruption, un domaine aujourd’hui caractérisé par l’activisme de l’Inspection générale de finances (IGF). 

« L’IGF, c’est le contrôle administratif. C’est-à-dire le contrôle que l’administration fait sur ses propres services, les entreprises publiques, etc. Cependant, le contrôle administratif dépend de l’autorité administrative. Aujourd’hui, l’IGF dépend du président de la République. Il ya quelques limites à cela », explique sur ACTUALITE.CD Florimond Muteba, Président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP). 

L’autre avantage d’avoir un instrument comme la Cour des comptes, ce sont les limites fonctionnelles de l’IGF.

« L’Inspecteur général Jules Alingete veut faire quelque chose pour que le contrôle permette d’améliorer la lutte contre la corruption, stopper les détournements, améliorer la qualité de la dépense. Cependant, il est limité par le fait que le contrôle est administratif et il dépend de la plus haute administration du pays qui peut dire: ne pas publier ceci ou cela. Il y a certaines choses que la société civile peut mieux faire. Par exemple, la dette publique commerciale ». 

Politiquement, l’IGF ne peut pas non plus se déployer efficacement sur certains dossiers.

« Il est même en face des combats compliqués. Il peut même être déstabilisé par des politiciens. Ce combat peut être fait par la société civile et la Cour des comptes. Nous appuyons la sonnette d’alarme et l’IGF et la Cour des comptes peuvent aller plus loin », a-t-il ajouté. 

Alors que renforcée, la Cour des comptes peut aller beaucoup plus loin.

« La véritable tutelle de la Cour des comptes, ce n’est même pas le parlement mais la loi. Maintenant, tout dépend du courage de l’animateur, si on est véritablement dans l’Etat de droit. Là où l’IGF ne peut pas aller très loin, la cour peut le faire. Ils peuvent travailler en collaboration ».

Écoutez les explications de Florimond Muteba ici.