RDC : la collaboration avec les services de sécurité et la cohésion sociale sont prêchées au premier rendez-vous du festival Tumaini à Beni

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Photo d'illustration

A Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a eu lieu samedi 27 août, le coup d’envoi de la 1ère édition du festival Tumaini. Son nom signifie « espoir » en français. Ce festival de musique et de cohésion sociale organisé par le conseil urbain de la jeunesse en collaboration avec plusieurs groupes culturels et associations des jeunes a pour slogan « espoir, résilience et paix ». Il veut promouvoir la résilience et l’espoir et tenter de donner une autre image de la région.

C’est une première dans la ville meurtrie de Beni. Ce festival auquel plus de 2 000 personnes sont attendues va durer 2 jours et se tiendra au stade du 15 octobre, la plus grande enceinte sportive de Beni. 

Des artistes locaux comme Mayaya 100 ans et Tata Chales sont attendus. Pour la première journée, la danse folklorique et l’exposition des messages de paix étaient aussi au rendez-vous. 

Pour Rica Martine, l’une des festivaliers,  c’était une journée de découverte:

« Pour moi c’est la première fois de participer à une activité pareille à Beni. J’ai découvert qu’à Beni il y a beaucoup de talents. Il y a des choses qu’on ne savait pas parce qu'il y avait pas des activités pareilles organisées auparavant. Lorsque Golden a fait une pièce avec Mapson, ils ont vraiment exprimé quelque chose qui ne nous laisse pas dans le désespoir, qui nous amène vers l’espoir de la paix chez nous à Beni », témoigne Rica Martinette.

Ce festival intervient dans un contexte particulier de méfiance entre les services des sécurités et la population locale, une méfiance due à la persistance des massacres des civils dans la zone. Selon les organisateurs, ce cadre ne vise pas seulement l’aspect culturel c’est aussi une occasion de renouer la collaboration entre les deux parties. 

« Ce festival a connu trois phases, la première phase c’était déroulé avant, à travers les différentes conférences, tables rondes et dialogues communautaires où on a eu à échanger avec toutes les couches possibles de la population sur le mécanisme de renforcement de collaboration entre les autorités et la population, cela a été un aspect assez capital pour la matérialisation de ce festival. Mais aussi, pendant ce festival vous allez voir qu’il y a pas seulement la musique, il y a aussi des partenaires qui sont également entrain de plaider pour les enfants vulnérables, qui sont les plus touchés par cette guerre », explique Nicole Lufungi, du conseil urbain de la jeunesse de Beni.

Le maire de Beni, le commissaire supérieur Narcisse Muteba, trouvé sur place exprime son enthousiasme: « Je vois la jeunesse qui se réuni ensemble pour lancer un message d’espoir, cela prouve combien cette jeunesse est déterminée à promouvoir la paix. Pour moi ça signifie que les marches de colère, les casses, les troubles prennent fin aujourd’hui », note le commissaire supérieur Narcisse Muteba.

L’ambiance va se poursuivre ce dimanche, des talents locaux vont se produire et cela en dépit de la menace permanente d’attaque rebelle et la résurgence de la maladie à virus Ebola.

Yassin Kombi