RDC : le HCR contraint de supprimer des programmes d’aide vitale à cause d’une pénurie de fonds

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En raison d'un manque de financement, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dit ne pas être en mesure de répondre à l’ensemble des besoins humanitaires croissants des réfugiés et des personnes déplacées internes en RDC.

Selon le HCR, la RDC est l'une de ses opérations les plus sous-financées au monde. En date du 30 juin 2022, seulement 19% du montant de 225 millions de dollars prévu au budget en début d'année avaient été obtenus. Cette pénurie de fonds affecte de façon significative la vie des personnes contraintes de fuir.

« Les besoins en RDC sont massifs. Au début de l'année, le pays accueillait plus d'un demi-million de réfugiés et de demandeurs d'asile, et plus de 5,6 millions de personnes déplacées internes. Au rythme actuel, 82% des personnes déplacées internes ne recevront pas d'aide adaptée en matière d'hébergement. De ce fait, elles seront forcées de dormir dans des églises, des écoles et des stades, en plein-air, ou risqueront de devoir rentrer chez elles malgré le risque d'être prises pour cible par des groupes armés. Chaque enfant a droit à l'éducation primaire mais, en RDC, en raison du sous-financement, seuls 16% des enfants réfugiés sud-soudanais sont scolarisés. Aux niveaux de financement actuels, le HCR n’est pas en capacité d’aider un seul enfant réfugié à fréquenter l'école secondaire cette année », dit le HCR dans son communiqué.

Sans soutien supplémentaire, le HCR affirme qu’il sera contraint de réduire les allocations d’aide en espèces et les kits pour les moyens de subsistance dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage. Ces pénuries de fonds, combinées à de graves sécheresses en Afrique orientale et australe, affecteront de nombreuses personnes déplacées qui pourraient subir la famine.

Les combats entre l'armée congolaise et des groupes armés non étatiques dans la province du Nord-Kivu ont déplacé 160 000 personnes supplémentaires depuis avril 2022. Par ailleurs, le HCR et ses partenaires dans la province de l'Ituri ont enregistré plus de 800 décès dus à des attaques à l'arme à feu et des raids à la machette contre les communautés locales, qui ont poussé 20 700 personnes à fuir leurs foyers. 

Thérèse Ntumba