RDC : Les agents de la police plaident pour un budget de fonctionnement et la construction de l'ACAPOL en vue d'une bonne réforme

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Le bâtiment de l'ACAPOL

Un groupe des parlementaires membres des Commissions Défense et Sécurité de deux chambres du Parlement ont visité, ce jeudi 28 juillet 2022 à N'sele, l'Académie de Police (ACAPOL). 

Ce centre de formation encore en travaux est le fruit de l'accord conclu depuis 2012 entre le gouvernement congolais et l'Union Européenne dans le cadre de la mise en œuvre de la troisième phase du programme d'appui à la réforme de la police nationale congolaise (PARP III). Ce programme vise  d’améliorer la réforme et la rédevabilité de la Police, de renforcer sa professionnalisation ainsi que la chaîne pénale, d'améliorer  la gestion des ressources humaines et d’opérationnaliser la Police de Proximité pour restaurer la confiance de la population.

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Selon le plan descriptif, cette école de police comptera 19 bâtiments dont 5 déjà construits entre autres le poste garde, le bâtiment administratif, le dortoir, le bâtiment d’enseignement et le centre de santé.

 En dépit de l'investissement du gouvernement congolais dans la viabilité du site en termes d’accès, d’eau et d’électricité, d’autres défis restent encore à relever notamment la construction d'un bâtiment Guest house où seront logé les professeurs et visiteurs, le bâtiment logistique, l'amphithéâtre mais également les équipements sportifs et une salle de tirs. 

« Cette visite traduit l’engagement des représentants du peuple sur cette thématique cruciale qu’est la formation des cadres de la PNC, dont l’Académie de Police se veut le fer de lance. L’Union européenne accompagne depuis plusieurs années la PNC via les deux précédentes phases du Programme PARP. La 3e phase actuellement en cours permet de mettre en œuvre ses ambitions de réforme et de professionnalisation du corps. La construction des premiers bâtiments avec l’appui de l’Union européenne et le concours du Gouvernement offre à la PNC un cadre à la hauteur de ses ambitions », a déclaré M. Jean-Luc Mutombo, Senior Program Officer, délégué par Enabel pour l’occasion.

Pour rappel, l’Union européenne a agréé avec la COFED la mise en œuvre du PARP III par un groupement d’opérateurs, à savoir:  Enabel – DCAF & Coginta, dont le lancement officiel a eu lieu le 19 Juin dernier.

"Depuis deux ans, les bâtiments sont là. Ils n'ont jamais été utilisés. Il y a cinq bâtiments qui peuvent être opérationnels. La réforme de la Police Nationale Congolaise est un projet d'envergure dans lequel le pouvoir législatif joue un rôle majeur tant au travers du vote des lois mais également grâce au contrôle qu'il exerce sur l'action du gouvernement. Cette académie a vocation de former la tête pensante d'une institution régalienne en charge d'assurer l'un des droits les plus fondamentaux des congolais(es), celui à la sécurité",  a expliqué le Dr Fatoumata Sira Diallo, chef d'équipe et représentante de DCAF RDC, l’un des partenaires de mise en œuvre du Projet PARPIII au côté de Enabel. 

Et de poursuivre :

« Il est donc légitime que le pouvoir législatif s'y intéresse et puisse acquérir une compréhension fine en vue d'appuyer son déploiement. Nous espérons que la visite de ce jour puisse se traduire par l'inscription durable de l'ACAPOL à l'agenda du parlement. Je formule le vœu que nous nous retrouvions bientôt sur ce site pour l'inauguration de la première formation de haut niveau car c'est un site d'exception. Et ce serait un message fort de la part du gouvernement congolais vis - à - vis de ses partenaires ».

Au cours de cette visite quelques recommandations ont été formulées dont celle  de l’examen et du vote de la loi des finances 2023 afin de doter l’Académie de Police d'un budget pour son fonctionnement.

Le Président de la commission défense et sécurité de l'assemblée nationale qui a conduit la délégation doit prendre en compte toutes les recommandations et les soumettre aux élus des deux chambres du parlement lors des prochaines plénière.

 "Il est vrai que nous sommes suffisamment engagés, nous membres des deux commissions de défense et sécurité du sénat et l'assemblée nationale. Il y a une détermination manifeste qui part du commandant suprême pour que nous puissions voir la Police aller de l'avant. C’est pour cette raison que nous n’avons pas réfléchi à deux fois lorsque la demande a été émise pour cette visite. Nous avons vu et cela va nous permettre de poursuivre le travail de plaidoyer afin de voir ce centre accueille effectivement les policiers pour leur formation » a déclaré Bertin Mubonzi, président de la commission de défense et sécurité de l'assemblée nationale.

D'après le Directeur de l'Académie de Police, l'inscription se fera en interne et externe pour une durée de deux ans. Il faudra néanmoins être détenteur d'un diplôme de graduat ou de licence.

"Les inscriptions ont commencé depuis 2017 et se font en interne et en externe au niveau du commissariat général. Après interviendra le concours qui s'organise à la Direction générale des écoles et formations. En interne, il faut d'abord être de nationalité congolaise, avoir le grade de sous commissaire principal et avoir une ancienneté de 3 ans à ce grade. Pour les candidats externes càd les civils, les candidats doivent posséder un diplôme de graduat ou de licence, être de nationalité congolaise et soit âgé de plus de 35 ans. L'inscription reste gratuite donc à charge de la police" a précisé Ambroise Langa, Directeur de l’ACAPOL.

Financé par l'union européenne, ce projet de construction de l'académie de Police est estimé à 15.000.000 d'euros dont 3.500.000 déjà décaissé pour la première phase. 

L'académie de Police (Acapol) offrira trois sortes de formation à savoir la formation continue, initiale et spécialisée, chacune subdivisée également en trois catégories : la catégorie des commissaires càd sous-lieutenant, celle des officiers supérieurs et celle des commissaires divisionnaires càd des généraux.

Grâce Guka