Le gouvernement va lancer en cette fin de juillet des appels d’offres internationaux concernant 27 blocs pétroliers et 3 gaziers. Le projet adopté début avril tant à se concrétiser. Le principal argument de Kinshasa est l'amélioration des recettes de l'État. Le gouvernement compte déjà sur les frais qui seront générés dans la phase préliminaire au titre des frais d’études. Environ 40 millions USD sont visés à ce stade. « Avec tous ces 27 de blocs, on avoisine 2000 milliards USD en termes de revenus, donc c’est énorme pour notre pays et grâce au pétrole, ce pays peut réellement se développer, on n’a pas ça pour qu’on s’en serve comme ornement », expliquait le ministre Didier Budimbu.
L’autre argument du gouvernement est l'augmentation de la production nationale du pétrole. Selon lui, le contexte international s’y prête et les ambitions à moyen terme sont grandes: passer de 22 000 barils jour aujourd’hui et pour atteindre au moins 200 000 barils jour.
Ce projet rencontre l’opposition notamment de la société civile environnementale avec notamment en première ligne Greenpeace Afrique, Rainforest Foundation UK et Rainforest Rescue.
« Six mois seulement après avoir signé un accord de 500 millions de dollars pour la protection des forêts lors de la COP26, le gouvernement congolais déclare la guerre à notre planète avec le pétrole et le gaz. Le prix immédiat sera payé par les communautés congolaises, qui ne sont pas au courant de la vente aux enchères, n’ont pas été consultées ou informées des risques pour leur santé et leurs moyens de subsistance. Beaucoup d’entre elles se soulèveront contre cette décision – et nous nous tiendrons à leurs côtés », a réagi Irene Wabiwa Betoko, chef de projet international pour la forêt du bassin du Congo, Greenpeace Afrique.
Même son de cloche de la part de Charity Migwi, chargée de campagne régionale pour l’Afrique à 350.org: « Le projet de mise aux enchères de 27 blocs pétroliers et de 3 blocs gaziers en RDC est une démarche qui condamne le pays et sa riche biodiversité à la destruction. Il y a tellement d’enjeux pour l’emploi et la santé des populations, sans parler des impacts de la crise climatique et des violations des droits de l’homme que ces projets de combustibles fossiles vont provoquer. Au lieu de cela, c’est une chance historique pour les dirigeants de la nation de signaler leur engagement à conduire un véritable changement transformateur en gardant les combustibles fossiles dans le sol, plutôt que de bloquer la nation dans une transition juste. Il existe un énorme potentiel de croissance économique pour la RDC grâce aux énergies renouvelables propres ».
Le gouvernement ne compte pas reculer. Les appels d'offres pour l'attribution des droits sur ces blocs seront lancés le 28 juillet. Plus de 240 000 km² sont concernés par ces enchères. Trois parmi ces blocs sont situés dans le bassin côtier, neuf dans la Cuvette centrale. D’autres sont dans la partie Est du pays: onze dans le Graben du Tanganyika et quatre dans le Graben Albertine. Les trois blocs gaziers, eux, sont situés dans le lac Kivu.