RDC : l’ONU exprime sa « profonde inquiétude » face aux conséquences de la recrudescence des hostilités entre FARDC et M23

Photo droits tiers

La haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet et la conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, Alice Nderitu, ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux conséquences de la récente recrudescence des hostilités entre le groupe armé M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur la population locale dans l'est du pays.

Les deux hauts fonctionnaires ont demandé la cessation immédiate de toutes les attaques contre les civils, rapporte un communiqué de presse de l’ONU publié le 17 juin dernier. 

" Nous appelons toutes les parties à respecter le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire. Nous demandons instamment au gouvernement de veiller à ce que les responsables des abus et des violations commis répondent de leurs actes ", ont souligné Bachelet et Nderitu.

Les deux personnalités ont également exprimé leurs inquiétudes quant aux récents développements à Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, où des restrictions à la liberté de mouvement, ainsi que des pillages et saccages de bâtiments officiels, d'entreprises privées et des sièges des médias par des combattants du M23 ont été signalés.

" Nous avons également constaté une augmentation des discours de haine et d'incitations à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence dans tout le pays - et plus particulièrement à l'encontre des membres des communautés parlant Kinyarwanda - le gouvernement de la RDC ayant accusé le Rwanda de soutenir le M23. Les discours de haine alimentent le conflit en exacerbant la méfiance entre les communautés. Ils se concentrent sur des aspects qui avaient auparavant moins d'importance, incitent à un discours du type 'nous contre eux' et sapent la cohésion sociale entre des communautés qui vivaient auparavant ensemble", ont déclaré ces responsables des Nations unies.

Selon ce communiqué, à ce jour, l'ONU a recensé huit cas de discours de haine et d'incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence. Ces discours de haine ont été diffusés, entre autres, par des personnalités de partis politiques, des leaders communautaires, des acteurs de la société civile et des membres de la diaspora congolaise.

Les hauts fonctionnaires de l'ONU ont encouragé le Parlement à accélérer le processus de discussion et d'adoption de la proposition de loi sur "le racisme, la xénophobie et le tribalisme" afin de renforcer le cadre juridique pour prévenir et contrer les discours de haine.

Le M23 a repris les hostilités contre les troupes de la RDC en novembre 2021. Depuis, de multiples escarmouches ont eu lieu avec les forces armées congolaises dans la province du Nord-Kivu. Depuis mai 2022, au moins 23 civils ont été tués et 16 blessés, et de nombreux autres ont été déplacés de chez eux. Parmi eux, trois enfants ont été tués lorsque leur école a été bombardée par des combattants du M23.

Thérèse Ntumba