Le gouvernement congolais met en garde le Rwanda, dit-il, pour son attitude visant à perturber le processus de paix de Nairobi, un processus de discussions avec les groupes armés actifs en RDC initié par Felix Tshisekedi et facilité par le Kenya pour négocier la paix.
Vendredi 27 mai dernier, le président Félix Tshisekedi a tenu une réunion du Conseil supérieur de la défense élargie aux présidents de deux chambres du parlement, au représentant du pouvoir judiciaire et au responsable des services de sécurité la suite du développement rapide ces derniers jours des combats entre l'armée et la rébellion du M23 dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo (Nord-Kivu). Conseil au cours duquel les participants ont noté le soutien du Rwanda à la rébellion du M23.
Pour Kinshasa, en apportant son soutien au M23, le Rwanda vise à torpiller les efforts de pacification de la RDC.
« Les effets militaires retrouvés sur place, les images détenues par nos forces armées ainsi que les témoignages recueillis auprès de nos populations démontrent en suffisance que que le M23 est soutenu par l'armée Rwandaise. Cette attitude récidiviste vise clairement à torpiller nos efforts de pacifications engagés dans le cadre du processus de Nairobi », a déclaré le ministre Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, lisant le compte-rendu de la réunion du Conseil supérieur de la défense.
Ainsi Kinshasa décide d’exclure le M23 du processus de dialogue de Nairobi et met en garde le Rwanda pour ses velléités visant à perturber un processus qui tend d’après le gouvernement congolais, vers son aboutissement.
« Le M23 est considéré comme un mouvement terroriste, il sera désormais traité comme tel, et de ce fait, il est exclu du processus de discussions de Nairobi. Une mise en garde est faite au gouvernement Rwandais dont l'attitude est de nature à perturber le processus de paix qui arrive pratiquement à son terme avec une discussion de Nairobi où tous les groupes armés à l'exception du M23 se sont engagés sur la voie de la paix », a ajouté le ministre Patrick Muyaya.
Initié fin avril dernier par Félix Tshisekedi sur recommandation des chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, le processus de Nairobi est un dialogue entre le gouvernement congolais et les groupes armés dans l’objectif de parvenir à un désarmement et démobilisation de combattants pour un retour de la paix en RDC.
Après la première phase des consultations avec les groupes armés, entre le 22 et le 28 avril à Nairobi, une délégation conjointe de la présidence de la RDC et l’ambassade du Kenya s’est rendue pendant dix jours au Nord et Sud-Kivu ainsi qu’en Ituri pour échanger avec les groupes armés et les leaders communautaires.
Soutien de l’Union Européenne au processus
Au cours d’une séance de travail avec les ambassadeurs de l’Union européenne accrédités dans la capitale congolaise vendredi 27 mai dernier, le mandataire spécial du Chef de l’Etat, le professeur Serge Tshibangu a fait savoir que « les représentants des 56 groupes armés et 40 leaders communautaires rencontrés se sont montrés favorables au processus » de Nairobi. Selon lui, la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord Kivu est dû essentiellement aux attaques appuyées des forces négatives n'affecte pas le processus en cours.
A en croire une dépêche de la présidence congolaise, les diplomates de l'Union européenne, par la voix de l'Ambassadeur de l’organisation à Kinshasa Jean-Marc Châtaigner, ont réitéré l'appui multiforme de la communauté internationale au processus.
Les équipes devront donc passer à la deuxième phase de dialogue à Nairobi. Des consultations suivies de près par le président Kenya Uhuru Kenyatta au compte de l’East African Community (EAC).
Claude Sengenya