Chronique littéraire du Prof Yoka: « Idrissa,  le  footballeur  rebelle »

Idrissa Gana
Idrissa Gana

Confidences du chauffeur du Ministre :

Samedi 14 mai. Stade de France à Paris rempli à bloc, à l’occasion d’une des prestations prestigieuses  de la Ligue I  pour l’équipe de foot, Paris-Saint-Germain. Depuis Paris, là-bas, le neveu sang-pur-sang de notre Ministre d’Etat, fan fou du foot, est en ligne directe, pour nous rendre compte du match, par téléreportage Zoom. Et ici, à Kin, nous sommes quelques proches du Ministre à avoir été invités sous la paillote de la résidence, à suivre le match. Là-bas, au Stade de France, près de 100.000 spectateurs sont mobilisés pour le sacre à mi-parcours des champions tels Mbappé, Messi ou Neimar. Mais aussi, attention : Idrissa Gana Gueye !!

Or, ce samedi 14,  là-bas, le match prendra une autre tournure, à la fois sportive, socio-politique, géopolitique,  religieuse et militante. Etant   donné que ce samedi-là a servi d’alibi à la célébration de la Journée mondiale des Homosexuels, le protocole du match a distribué aux joueurs des brassards aux couleurs Arc-en-Ciel, symbole de la communauté homosexuelle LGBT. Les Mbappé, Messi, Neimar, et consorts,  la mine patibulaire,  (d’après le commentaire en direct du neveu sang-pur-sang du Ministre),  se sont pliés à la consigne et ont arboré     les brassards Arc-en-Ciel, en guise de solidarité à la « minorité-gender ». Devant 100.000  spectateurs   surpris, seul le joueur sahélien Idrissa, sans doute au nom de la liberté de conscience, a      refusé de porter le brassard. Tollé presque général, d’après notre neveu correspondant occasionnel à Schengen ! « Presque », puisque, du coup, le … référendum pour ou contre le brassard a divisé le stade en deux : d’un côté, des Schengenois inconditionnels de la laïcité à dimension variable ; et de l’autre côté,  des adeptes du NON avec Idrissa … Surchauffe inhabituelle du  stade à cause d’un évènement encore plus inhabituel, en ces lieux.

… Le lendemain de l’incident, depuis là-bas, le neveu du Ministre informe son oncle de la suite (et  lui le Ministre  nous informe par ricochet) : dans  tout Schengen  la rumeur publique s’est enflammée ; et la presse des extrêmes s’est emparée de la rumeur et l’a amplifiée davantage. La presse des extrêmes crie au « scandale », à l’ « homophobie barbare », à l’ « intolérance » . Commentaires du neveu, d’après l’oncle Ministre : « Et voilà la fin des temps : l’homme a forniqué avec l’homme, la femme avec la femme ; et nous témoins impuissants nous avons applaudi. Et pourtant  (aurait toujours poursuivi le neveu d’après son oncle Ministre), leur propre Bible exhorte à « remplir la terre et à se multiplier à l’infini » . Et le neveu de conclure : avec « Arc-en-Ciel », voilà une planète qui se dépeuple, laissant la place à la sagesse des animaux qui eux, respectent les règles de la Nature : le mâle-avec- la- femelle, la femelle-avec-le mâle. ».

… L’affaire-là s’est encore corsée et s’est, pour ainsi dire,  délocalisée en Afrique même : un autre neveu du Ministre, neveu   sang-pur-sang aussi   mais résidant, lui, en Afrique dans la capitale sahélienne et aîné sang- pur-sang de celui de Paris, a à son tour téléphoné à son oncle  Ministre. Et voici les faits. En guise de représailles contre les intimidations à Schengen à l’endroit d’Idrissa le Sahélien, une Fédération amateure et informelle de Foot-Loisirs du Sahel  a décidé d’organiser sur place un festival de match-revanche, et cette fois-ci en hommage à la …Polygamie. Et donc match en différé LGBT contre   Bureaugamies. Au cours de  ce match  insolite, comme un pied de nez à distance aux fans d’Arc-en-ciel, les adeptes d’une  polygamie à d’innombrables « bureaux »  (autrement dit Bureaugamies) arborent à leur tour des brassards frappés  du symbole des insignes aux Mille-Etoiles. A distance donc, Arc-en-Ciel de Paris contre Mille- Etoiles de Sahel !

D’après le neveu depuis Sahel, la manifestation orchestrée par la Fédération amateure du Foot-Loisrs de là-bas s’est achevée dans une ambiance de folle, d’ euphorie dignes d’un carnaval populaire, avec des slogans du genre : « Idrissa Oyé ! Idrissa le vrai champion, Oyé !»

A lui seul, Idrissa venait de gagner successivement deux grands matches en duplex,  à l’allure de référendums : en partie au Stade de France ; en plébiscite au Stade de la capitale sahélienne…

(YOKA  Lye)

15-05-2022