RDC-Djugu: auprès de Lacroix, les déplacés ont plaidé pour l’augmentation d’aide, le renforcement de sécurité et la sanction contre les auteurs des crimes 

Illustration. Un site des déplacés à Bunia/Ph. ACTUALITE.CD

Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix a bouclé sa mission d’une journée mardi en Ituri (Est de la RDC). Il a visité les familles déplacées qui ont trouvé refuge à Rhoe, près de la base de la Monusco? dans le territoire de Djugu. Ces déplacés qui, pour la plupart, ont été obligés de fuir plusieurs fois les attaques des miliciens CODECO, ont formulé plusieurs demandes notamment des sanctions contre les auteurs des crimes commis dans la région.

“Il y a à la fois une demande d’appui, d’assistance et de sécurité, mais aussi que les crimes qui ont été commis contre la population ne restent pas impunis. Ce sont les messages qui ont été transmis par les personnes que nous avons rencontrées et qui représentent les déplacés, les communautés de manière très appuyée”, a indiqué Jean Pierre Lacroix. 

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Les plus grands défis demeurent la sécurité et l’aide humanitaire qui reste insuffisante pour des milliers de personnes en besoins. 

“Il faut d’abord que le monde n'oublie pas les déplacés, ces personnes qui souffrent. L’aide humanitaire n’est pas suffisante, nos collègues humanitaires sont dévoués, ils font le maximum, ils manquent de ressources. L’effort sur le plan de sécurité doit se poursuivre, la Monusco le fait, les autorités avec les militaires et la police congolaise”, a-t-il ajouté. 

“On a déjà dit qu’il n’y ait pas d’impunité”, a-t-il rappelé, avant de conclure “qu’à la fin, des solutions durables puissent vraiment être trouvées pour que ces personnes puissent rentrer chez elles”. 

Le site de Rhoe qui héberge 75 000 déplacés est presque le seul à bénéficier d'un minimum de sécurité car se trouvant près de la base des casques bleus. Mais les déplacés sont toujours sous menaces des miliciens CODECO. Ils ont notamment fui les différentes attaques à Drodro où une structure sanitaire principale a même été vandalisée par les assaillants. Un autre site des déplacés se trouvant à Bule a été attaqué faisant 62 morts. 

La situation sécuritaire dans le territoire de Djugu est inquiétante. La société civile de l’Ituri a d’ailleurs adressé lundi dernier une lettre au Chef de l’Etat afin d’attirer son attention sur ce que traverse la région. 

Patrick Maki