MYGOLDREV de triste mémoire : le FMI alerte sur les risques des cryptomonnaies

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MYGOLDREV. Ph. Droits tiers

Pour le Fonds Monétaire International (FMI) les cryptomonnaies constituent un risque à surveiller pour les investisseurs qui s'y engagent et les pays qui y trouvent une opportunité. C'est ce que renseigne des informations d'un blog publié sur le site du FMI.

« Les actifs cryptographiques tels que le Bitcoin sont passés d'une classe d'actifs obscure avec peu d'utilisateurs à une partie intégrante de la révolution des actifs numériques. Ce qui soulève des inquiétudes en matière de stabilité financière », renseigne ce document.

Pour le FMI, le problème avec ces cryptomonnaies, c'est que leur valeur ne reflète pas une réalité économique effective et dépend des décisions des investisseurs en fonction des tendances sur les marchés financiers. Elle relève ainsi qu'il y a une coïncidence entre l'évolution de la valeur des actions de sociétés cotées en bourse, et celle des bitcoins.

Or, une hypothèse qui est régulièrement avancée, c'est que la valorisation actuelle des marchés boursiers au sein des pays développés est plus le fait de la faible rentabilité qu'offrent les obligations que d'une anticipation effective d'accroissement des ventes par les sociétés.

En Europe, au Japon et particulièrement aux Etats-Unis, les titres d'emprunts de référence (obligations des gouvernements) affichent des rendements proches de zéro, nuls, voire négatifs. Pour les investisseurs, les refuges classiques que sont les actions des entreprises et les matières premières ne suffisent plus. Les cryptomonnaies sont devenues une nouvelle cible.

En effet, la valeur de marché de ces actifs inédits est passée de 620 milliards $ en 2017 à près de 3000 milliards de dollars en novembre 2021, en raison de la montée en flèche de leur popularité auprès des investisseurs particuliers et institutionnels. En ce début d'année 2022, leur capitalisation boursière combinée s'est repliée à environ 2000 milliards $. Ce qui représente près de quatre fois la valeur de 2017.

Cette alerte concerne particulièrement le Nigeria qui est reconnu comme le premier pays au monde en termes d'utilisation du Bitcoin, la plus importante des cryptomonnaies du moment. Cela pourrait aussi toucher des pays comme la Côte d'Ivoire qui domine l'utilisation de cet actif dans la zone UEMOA. De nombreux analystes sont cependant sceptiques quant au niveau de perte de valeur de ces monnaies.

MYGOLDREV de triste mémoire, l'expérience congolaise en Cryptomonnaie

En 2020, de nombreuses personnes à Kinshasa, et bien évidemment des provinces, avaient placé de l’argent dans une structure organisant les cryptomonnaies dénommée "MYGOLDREV" qui s'était installée dans la capitale congolaise. 

Cette société avait également fait concurrence à certaines banques classiques au point de voir leurs clients retirer leur agent pour aller le loger dans le compte de MYGOLDREV. Après avoir amassé de l'argent des paisibles citoyens, les responsables de cette société s'étaient volatilisés dans la nature laissant plusieurs victimes. 

Déjà, l'ancien Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo, dans l'une de ses correspondances, adressée le 05 août au premier ministre Ilunkamba, avait appelé le Gouvernement a arrêté les opérations « à issue incertaine » que proposaient la société non agréée "MYGOLDREV".

« La BCC note que les opérations effectuées par MYGOLDREV sont porteuses de plusieurs risques, notamment, "le risque opérationnel pour manque d'organisation interne efficiente et d'absence de la protection réglementaire pour couvrir les pertes en cas de défaut ou de cessation d'activité, le risque de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, les risques financiers liés à l'extrême volatilité des bitcoins et autres crypto-actifs ainsi que les risques de cyber-attaque et de vol de cette monnaie virtuelle", indiquait ladite  correspondance de Deogratias Mutombo.

Mais également, l’Institut d’émission avait aussi demandé aux autorités en ampliation dont le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Finances et le ministre de la Justice, de notifier aux responsables de cette structure non agréée, l’injonction de cessation immédiate de toutes leurs activités. Fort malheureusement, la fermeture de MYGOLDREV n'avait eu lieu qu'après avoir fait des victimes.

Les responsables de cette société sont jusque-là en cavale, recherchés par la justice.

Jordan MAYENIKINI