Etat de siège : à Goma, l’armée appelle notamment les taxis-motos à dénoncer les auteurs de l’insécurité qui s’infiltrent dans leurs rangs

Une artère de la ville de Goma
quelques habitants de Goma sur une artère de la ville/Ph. ACTUALITE.CD

Plusieurs fois accusés de servir les auteurs de l’insécurité dans la ville de Goma, les taxis-motos associés motards et aux pousseurs des trottinettes ont été sensibilisés samedi dernier par l’armée afin de dénoncer les auteurs de l’insécurité qui les infiltrent. C’est dans le cadre de l’état de siège que les autorités de la 34e région militaire ont inscrit cette initiative.

L’armée, à travers son porte-parole, a appelé ces deux catégories à la vigilance car les assaillants fuyant les opérations militaires se réfugient parmi elles.

« L’ennemi est en train d’être traqué en profondeur, et, il a tendance à revenir en surface pour s’infiltrer dans la population. La cible de l’ennemi c’est beaucoup plus les motards et les chukudeurs (pousseurs de trottinettes). Il s'improvise en motard, il s'improvise en chukudeur et du coup, on a tendance à ternir l'image des motards et des chukudeurs. Vu que c'est une couche très importante de la population, il fallait qu'elle soit sensibilisée au sujet de l’état de siège. Nous voulons qu’ensemble nous puissions mettre la main à la patte », a dit le lieutenant-colonel Guillaume Njike Kaiko, porte-parole de la 34e militaire.

Les taxis-motos et les « chukudeurs » promettent d’apporter toute information utile à l’armée pour assurer la paix et la sécurité.

« Il est vrai que la ville a beaucoup d’infiltrés. Après échanges avec l’armée, nous nous sommes engagés à dénoncer tout inconnu parmi nous. Nous saluons l’avènement de l’état de siège et nous allons l’accompagner. Même si l’insécurité n’est pas éradiquée totalement mais au moins, quelques fruits sont palpables. C’est vrai que beaucoup reste à faire mais nous allons accompagner l’armée en vue de réussir sa mission de ramener la paix au Nord-Kivu et en Ituri », a promis un des responsables de taxi-moto.

A la suite aux multiples tueries perpétrées à Goma par des inconnus armés qui roulent en motos, les autorités ont pris la mesure d’interdire la circulation de ce moyen de déplacement au-delà de 19H00.

Cette séance de sensibilisation s’inscrit dans le cadre des opérations militaires dites d'influence que mènent l’armée depuis un certain temps.

L’état de siège a été proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri le 6 mai dernier. Les autorités civiles de ces entités ont été remplacées par des militaires et des policiers dans le but de mener des opérations contre les forces négatives locales et étrangères dont les FDLR et les ADF.

Jonathan Kombi, à Goma