Exploitation illicite des minerais au Sud-Kivu : la commission d'enquête parlementaire boucle la première étape de sa mission sur terrain

Illustration. Une mine d'or de cobalt à Kamituga/Ph. ACTUALITE.CD

La commission d'enquête parlementaire dépêchée au Sud-Kivu par l'Assemblée nationale a finalisé la première partie de sa mission, celle de recueillir les différentes informations sur les allégations d’exploitation illégale des minerais par des entreprises chinoises. Le Président de la délégation, le député national Jean-Claude Kibala a fait savoir à ACTUALITE.CD que la deuxième étape de la mission se fera Kinshasa avec les auditions de certaines autorités et services au niveau du gouvernement central.

« Nous avons fini la collecte des informations du terrain. Il y a des éléments maintenant qui nous ramènent vers le gouvernement central, vers les services centraux notamment les informations sur les titres miniers, les autorisations, les permis de recherche, les permis d'exploitation et pour tous ces éléments là il y a des questions que nous devons poser aux services centraux avant que nous puissions boucler le travail pour le rapport. On va continuer le travail de récolte des informations à Kinshasa. On a pas assez de temps à perdre, on doit écouter à Kinshasa, le secrétaire général aux mines, le directeur général de CAMI, le ministre de la défense nationale (en rapport avec la présence des militaires dans les sites miniers) et la ministre de tutelle, celle des mines », a dit Jean Claude Kibala samedi 18 septembre dans une interview accordée à ACTUALITE.CD.

« Ce n'est pas une question qui concerne seulement le Sud-Kivu, ça concerne toute la République», a-t-il poursuivi. D'après Jean Claude Kibala, dès cette nouvelle semaine des invitations seront envoyées aux différentes personnalités concernées pour poursuivre avec le travail afin de finaliser et déposer le rapport de la commission sauf changement de dernière minute la semaine prochaine.

« Dès ce lundi nous allons commencer avec le travail des invitations, comme vous le savez, ce sont des autorités, on tiendra compte aussi de leurs agendas mais l'objectif est de finir cette semaine et déposer les conclusions de notre rapport la semaine prochaine », a-t-il précisé.

Les mines du Sud-Kivu avaient défrayé la chronique il y a quelques semaines. Des vidéos tournées à Kamituga montrant des délégations officielles empêchées d’accéder aux carrières gérées par des entrepreneurs chinois ont provoqué un tollé. Au cours de la réunion du conseil des ministres de vendredi 4 septembre dernier, le Premier Ministre Sama Lukonde a appelé le Gouvernement à sévir contre les auteurs de cette situation « qui est aussi facilitée par la présence des groupes armés qui empêchent le contrôle de l’Etat ».

Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi, a décidé de suspendre les activités des sociétés chinoises qui exploitent illégalement l’or dans le territoire de Mwenga. Mais à Kinshasa, la ministre des mines, Antoinette N’samba s’est opposée à cette décision précisant qu’elle viole notamment le code minier. Elle a demandé au Vice-premier ministre de l’intérieur d’instruire le gouverneur du Sud-Kivu de rapporter son arrêté.

Clément Muamba