Montée des eaux du lac Tanganyika : le service de cadastre de Baraka appelle les populations sinistrées à s’abstenir de regagner leurs anciennes habitations sans autorisation préalable

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Le service de cadastre de la ville de Baraka (Sud-Kivu) appelle les propriétaires des parcelles autrefois inondées à la suite de la montée des eaux du lac Tanganyika à ne pas rentrer dans leurs habitations sans qu’il n’y ait au préalable l’autorisation des services habilités.

« D'abord, je présente mes condoléances à tous ceux dont les parcelles ont été touchées par l'inondation due à la montée des eaux du lac Tanganyika. Nous disons à tous les sinistrés, qu’avant de regagner leurs parcelles, ils doivent passer d'abord à notre bureau pour la vérification des documents. Mais actuellement, nous ne permettons personne de rentrer, car nous devons d'abord observer l'évolution de cette année. Nous devons mener des études avec d'autres services habilités, et la mairie pour définir comment ce retour sera programmé », a indiqué Jean-Claude Claude Ilunga, chef de cadastre dans la ville de Baraka.

Cette même mesure est soutenue par le service de l'urbanisme, à travers son chef de service, madame Bilemo Safi. Celle-ci démontre que la situation actuelle est encore confuse et par conséquent, il serait imprudent de permettre aux gens de retourner dans ces parcelles jadis occupées par les eaux du lac Tanganyika.

« Je ne peux pas souhaiter ni permettre que les gens commencent à construire là où leurs parcelles ont été inondées, parce que nous ne savons pas s'il y aura encore une montée des eaux ou pas. Lorsque la montée a été signalée, elle n'a pas avisé, de même que comme la diminution n'a pas avisé. Nous demandons aux sinistrés d'être patients même pendant 5 ans pour voir ce que ça va donner comme résultat. Bientôt nous serons dans la période de pluies et là nous ne savons pas comment ces eaux se comporteront. Donc inutile de mettre la population en danger. En outre, plusieurs cas de ces inondations ont été signalés parce que les gens n'ont pas respecté les normes prévues pour une bonne construction, car il faut toujours laisser 50 mètres avant de construire près du Lac. Mais les gens n'ont pas respecté cela », a-t-il dit.

Cependant, ces sinistrés motivent leur détermination à retourner dans leurs anciennes habitations à cause des conditions de vie difficiles.

« Je suis une veuve, je vis avec mes 6 enfants. Depuis que notre parcelle a été inondée, nous vivons dans des conditions qui sont très difficiles. Pour le moment, je ne suis plus en mesure de payer le logement. C’est pour cette raison que j'ai décidé de retourner dans ma parcelle, et si nous sommes emportés par les eaux du lac, nous allons mourir ici », a dit Christine Baho, rencontrée au quartier Mwemezi.

Depuis avril 2020, plusieurs habitants de la ville de Baraka ont perdu leurs parcelles suite à la montée des eaux du Lac Tanganyika. Les victimes vivent depuis sans aucune assistance.

Lubunga Lavoix, à Baraka