Kinshasa : pour Lamuka, l’hôtel de ville a dépassé le délai nécessaire pour répondre à sa requête, la marche du 15 septembre est maintenue

Martin Fayulu

La coalition Lamuka dit maintenir sa marche prévue ce mercredi 15 septembre sur l’ensemble de la République pour exiger la dépolitisation de la CENI et ce, en dépit de son interdiction à Kinshasa par l’hôtel de ville.

Pour Prince Epenge, cadre de Lamuka, la marche pacifique est un droit le plus fondamental reconnu à la population. Il précise aussi que la réponse de l’hôtel de ville de Kinshasa n’est pas arrivée dans les délais constitutionnels, d’où Lamuka maintient sa marche dans la capitale tout comme sur l’ensemble du pays.

« Il n’y a pas d'autorité là où il y a violation de la constitution. L'article 26 de la constitution dit que quand vous avez une manifestation publique, veuillez en informer l’autorité qui en a compétence pour que celle-ci prenne des dispositions pour l’encadrer, ce qu’on appelle le régime d’information. Lamuka s’est conformé à la constitution depuis le 2 septembre 2021, nous avons saisi le gouverneur de la ville. Et la loi dit que cinq jours après, si l'autorité ne vous répond pas, la prise de date est affective. Le gouverneur ne nous a répondu que le 8 septembre soit 6 jours après qu’on ait écrit, ce qui dépasse largement le délai. Dans tous les cas, c'est notre droit le plus fondamental que de marcher pacifiquement. Donc Lamuka maintient sa marche pour ce 15 septembre à Kinshasa et dans toutes les provinces », a dit, à ACTUALITE.CD, Prince Epenge.

Même son de cloche du côté de Blanchard Mongomba, un autre cadre de cette coalition et secrétaire général du parti Nouvel élan d’Adolphe Muzito. Pour lui, l’ordre de l’hôtel de ville de Kinshasa est illégal en ce sens qu’il viole la constitution.

« Nous pensons que la décision de l'autorité urbaine est mal venue dans le sens où la décision n'intègre pas la disposition de l'article 6 du décret-loi du 1999 sur les manifestations publiques qui dit que l’autorité peut vous répondre en 72 heures ou maximum cinq jours pour des orientations si elle prend acte ou pas. L’autorité urbaine a attendu six jours après en violation de cette disposition. Par conséquent, nous considérons que sa décision viole la constitution de la République en ce sens que c’est un ordre qui est manifestement illégal. Nous ne pouvons pas obtempérer à cette interdiction. Nous, nous insistons pour dire que le mercredi 15 septembre le peuple congolais va sortir dans les rues de Kinshasa pour manifester contre la CENI politisée, la fraude électorale et le glissement » a largement dépassé les jours prévus pour répondre.

Relire : RDC : prévue le 15 septembre, la marche de Lamuka interdite à Kinshasa pour éviter la contamination “massive” de la Covid-19

C'est le  24 août dernier que Le présidium de la coalition Lamuka avait annoncé la marche pour le 15 septembre prochain dans toutes les grandes villes et territoires de la République Démocratique du Congo pour exiger un consensus autour des réformes électorales en prélude des scrutins de 2023.

A Kinshasa, le gouverneur Gentiny Ngobila n’a pas pris acte de cette marche. D’après sa correspondance adressée à Lamuka, cette activité est susceptible d'entraîner une contamination massive de la Covid-19. 

Divine Mbala, stagiaire UNIKIN