Pollution des rivières congolaises : plus de 4500 cas de diarrhée recensés, 13 zones de santé du Kasaï fortement touchées, l’approvisionnement en eau potable un casse-tête

Des dragues sur la rivière Kasaï pour l'exploitation de diamant
Des dragues sur la rivière Kasaï pour l'exploitation de diamant

La situation sanitaire est critique dans la province du Kasaï, telle que présentée jeudi 2 septembre par Eve Bazaiba, Vice-premier ministre de l’environnement et développement durable, à la suite de la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa par des déchets toxiques déversés par une entreprise minière en Angola. Selon les chiffres fournis par Mme Bazaiba, quatre des cinq territoires du Kasaï sont fortement touchés, 13 zones de santé et plus de 60 aires de santé affectées.

L’autre conséquence de cette pollution, plus de 4000 personnes souffrent de la diarrhée et 12 personnes ont trouvé la mort à la suite de cette situation.

« Sur 5 territoires du Kasaï là où le problème s’est posé avec beaucoup d'acuité, 4 territoires sont touchés. Nous avons environ 13 zones de santé sur 18 touchées, 69 aires de santé touchées, nous avons sur environ 968.973 populations affectées directement ou indirectement, et puis 161.490 ménages concernés. Nous avons 4502 cas de diarrhée déclarés. A ce stade, 12 cas de décès sont signalés dans la zone de santé Bangalubaka, territoire d'Ilebo », a déclaré Eve Bazaiba au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya.

Le gouvernement a dépêché 40 tonnes de médicaments pour assister les sinistrés. « Le gouvernement a envoyé un lot de 40 tonnes de médicaments de lutte contre la diarrhée, contre les maladies hydriques et aussi le paludisme », a rassuré Mme Bazaiba.

Lire ici: Pollution des rivières Tshikapa et Kasai: 40 tonnes de médicaments et matériels médicaux déployés 

Mais l’approvisionnement en eau potable demeure un casse-tête. Il y a lieu de redouter l’apparition d’autres maladies d’origine hydrique. 

« La Regideso à Tshikapa ne dessert pas tout le monde en eau potable (…) L'accès à l'eau est un grand problème mais le gouvernement a tenu compte de ça, des forages d'eau sont prévus, le renforcement des capacités de la Regideso,  elle a la capacité de desservir 50.000 mᵌ par jour mais la desserte en eau potable c'est seulement 3% de la population. Au niveau du gouvernement, nous sommes en train de nous activer pour faciliter le raccordement en eau et procéder à l'aménagement des puits, des sources naturelles pour les villageois et d'autres personnes », a expliqué le VPM de l’environnement et développement durable.

La pollution des rivières congolaises a été provoquée par les activités minières en amont du bassin versant de la rivière Tshikapa dans la partie angolaise. Il s’agirait d’une fuite des complexes miniers de Luo, Camatchia-Camagico et Catoca. Le gouvernement congolais entend appliquer le principe de pollueur-payeur.

Clément Muamba