A l’expiration du délai de six jours du préavis émis par l’intersyndicale de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), la grève a été officiellement enclenchée dans ce média public depuis ce mardi 24 août.
A ACTUALITE.CD, Oscar Odia, président de la délégation syndicale, fait savoir que la colère des agents et cadres de la RTNC fait notamment suite à la non-prise en compte de la nouvelle grille barémique qui a été déposée sur la table de l’actuel ministre de la communication et des médias.
« La colère, c’est le barème que le ministre de la communication avait demandé lui-même. Les travaux ont été précipités, nous avons fait 48 heures d’arrache-pied. Nous avons élaboré la grille barémique qui répond à tous les espoirs des travailleurs. Nous lui avons déposé sur la table. Il nous avait confirmé que lui et son collègue du budget vont s’y mettre pour que nous soyons alignés. Il y a eu aussi un problème de solde du barème restant négocié et signé entre la délégation syndicale de la RTNC et le gouvernement. Le solde là devait normalement être apuré. Toutes ces revendications ont été déposées quand on a investi ce gouvernement. Mais lors des conférences budgétaires, nous avons trouvé que notre liste de la grille barémique n’a pas été prise en compte. C’est tout ça qui a suscité l’éclatement de la colère », a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.
M. Odia note également que les agents et cadres de la RTNC sont frustrés du fait de la non-application d’une ordonnance-loi promulguée en 2011 sur la redevance Radiotélévision.
« Mais cette colère avait déjà des ingrédients. Le président de la République sortant avait signé en 2011 une ordonnance de la redevance Radio TV. Maintenant 10 ans passés, nous sommes en 2021, ça n’a jamais été d’application, rien n’a été fait (…) pire, toutes ces sociétés chargées de collecter cette redevance ont jugé la loi édictée par le président de la République et promulguée dans le journal officiel comme une loi illégale (…) », a-t-il ajouté.
Il y a encore une autre raison, poursuit le président de la délégation syndicale de la RTNC : « les agents et cadres de la RTNC, OZRT jadis, totalisent aujourd’hui presque l’âge de la retraite. Ces gens vont partir à la retraite mais avec un lendemain infernal. Ils cotisaient au sein de cette entreprise mais malheureusement il n’y a pas de traçabilité par rapport à ces versements de quotités sociales. Au niveau de la CNSS, le DG reconnaissait que la RTNC ne déposait pas la quote-part patronale. D’où la raison de cette grille barémique dans laquelle nous avons repris la nécessité de pouvoir insérer la quotes-parts dans la grille barémique (…) ».
Le mot d’ordre de cette grève, à l’en croire, est qu’elle rencontre l’assentiment des autorités de pouvoir répondre à leurs préoccupations afin que ces agents et cadres accompagnent le gouvernement 24 heures sur 24.
Les syndicalistes disent avoir échoué à établir un contact fructueux avec les dirigeants. Ils affirment avoir écrit cinq fois sans succès au Directeur général a.i. Une tentative de conciliation a été amorcée le 23 août. Le banc syndical, l’employeur et l’Inspection générale du travail étaient en réunion au siège de la CNSS, mais elle n’a pas (encore) abouti. Sur les antennes de la radio et de la télévision, c’est la musique qui joue. Des éditions de flash seront également diffusées pendant une semaine, si aucune entente n’est trouvée.
Japhet Toko