Journée mondiale de la photographie : exposition, formation et conférence, les photographes professionnels ont partagé leurs expériences

Photographie
Ph. ACTUALITE.CD

À l’occasion de la journée mondiale de la photographe, célébrée le 19 août, des photographes à Kinshasa ont partagé leurs expériences sur ce métier qui, du reste, ne se résume pas en des photos événementielles ou en des “Photos shooting” mais il s’agit de tout un art comme la peinture et le dessin.

Une conférence de réflexion s’est tenue à l’hôtel Pullman dans le cadre de la célébration de cette journée et pour la clôture de la deuxième édition de la rencontre internationale de la photographie “Solola Foto”.

À ACTUALITÉ.CD, Anastasie Langu, artiste photographe et organisatrice de l’événement, a indiqué que dans son évolution, la photographie a également contribué à la diminution du taux de chômage.

« Il y a une légère évolution parce que si on regarde 10 ans avant, si on doit faire les statistiques, une évolution s’est faite parce qu’il y a de plus en plus l’art photographique surtout. Pas seulement faire des photos événementielles mais il y a plus d’artistes qui utilisent la photographie aujourd’hui pour documenter la ville, pour documenter la société, il y a des photographies journalistiques, des photographies conceptuelles, il y a tellement de styles de photographie. Et beaucoup de jeunes évoluent dans ce qu’il n’y avait pas il y a 10 ans. Sur les termes évolutifs du métier, ça avance, mais sur les termes financiers, on espère que dans les années à venir les choses vont changer », souhaite-t-elle.

Patrick Michael, photographe centrafricain résidant à Kinshasa voit en cette journée une occasion de révéler des dimensions de la photographie à ceux qui l’ignorent.

« Cette journée nous rappelle combien la photographie est importante dans notre quotidien. Tout le monde peut être photographe, notamment à travers des captures dans nos téléphones. Je définis la photographie comme la littérature de l’œil. A travers elle, on véhicule tellement de messages, on s’exprime beaucoup. On exprime la joie, la tristesse, notre vécu, on raconte l’histoire, on raconte des livres. On peut tout dire à travers la photographie. Elle évolue parce qu’à l’époque, les appareils étaient trop chers, pour prendre des photos, il fallait se rendre dans un studio, aujourd’hui, on a la photographie à la portée de main. On peut faire la photographie culinaire, la photographie artistique, il y a la photographie journalistique. Ça dépend de ce qu’on veut faire », a-t-il dit.

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Pierre Vannoni, photographe français voit un champ plus large de la photographie artistique.

« Ce qui m’inspire cette journée, c’est le fait de partager avec les autres notre expérience, notre vécu, notre pensée aussi parce que c’est une création, la photographie est aussi un rêve, c’est une chasse, moi, je suis un chasseur d’images. Mon style de photographie a plus de shooting que du sauvage un peu comme par instinct, le chasseur qui va trouver l’animal non pas pour le tuer mais pour le photographier, moi aussi pareil, c’est un mur qui va me parler, c’est un espace, un visage, une architecture. C’est cela la photographie, c’est un univers qui est ouvert à 100 % », affirme-t-il.

Pour la deuxième édition de Solola Foto, la rencontre internationale de la photographie en RDC, il était question de réunir les photographes sous un thème dénommé “l’humain autour de la photographie”. Une exposition photos collective a été lancée pour l’occasion ce jeudi, à la place des artistes au rond-point victoire. Plus de 50 photos sont exposées pour plus ou moins deux semaines.

Lancée le 14 août dernier, l’événement a réuni également plus de 25 jeunes, dont quelques sourds, qui ont été initiés à la photographie. Ils ont reçu des brevets de participation, ils seront suivis de près dans l’exercice et le développement du métier pourvu de créer des styles propres et ils seront instruits dans la protection de leur droit d’auteur.

Emmanuel Kuzamba