Présidentielle en Zambie: l'opposant Hichilema en tête (résultats partiels)

Hakainde Hichilema
Hichilema

Hikaine Hichilema, principal opposant zambien, était en tête samedi soir des résultats partiels de l'élection présidentielle, alors que le président sortant Edgar Lungu conteste le scrutin dans trois provinces. 


Les premiers résultats, portant sur 40% des circonscriptions, montrait une participation forte et une avance nette d'Hichilema, un homme d'affaires autodidacte qui se présente pour la troisième fois.


La commission électorale a annoncé les résultats de 62 circonscriptions (sur un total de 156), donnant 1.024.212 voix à Hichilema, surnommé "HH", contre 526.523 pour M. Lungu. 


Les équipes de M. Lungu, 64 ans, et de son rival de toujours, 59 ans, avaient donné dans la journée leur champion gagnant, avançant leurs propres calculs.


Les résultats dans la capitale Lusaka - bastion traditionnel du parti au pouvoir qui concentre plus de trois millions de Zambiens - et dans la province très peuplée de Copperbelt, essentielle à l'économie avec ses mines de cuivre, sont particulièrement attendus, pouvant faire basculer l'élection.


En tout, sept millions de Zambiens étaient inscrits, dont la majorité a moins de 35 ans, sur une population de 17 millions. 


En fin de journée, un communiqué de la présidence a affirmé que le parti au pouvoir réfléchissait à des recours possibles dans trois provinces où le chef de l'Etat a ordonné un renfort militaire au lendemain de l'élection. Le vote y a été "caractérisé par des violences", rendant "l'exercice nul", selon ce texte.


Internet et les réseaux sociaux, perturbés dans le pays d'Afrique australe depuis jeudi, étaient rétablis à l'exception de la messagerie Whatsapp, très utilisée dans la région, au lendemain d'un ordre de la justice pour rétablir ces accès.


Dans Lusaka, des centaines de partisans de M. Hichilema se sont rassemblés samedi pour manifester leur impatience de connaître le résultat final, surveillés de près par des soldats depuis leurs blindés.

- "Conditions de campagne inégales" -
Le scrutin de jeudi, tendu mais émaillé de peu d'incidents, doit départager les deux principaux candidats annoncés au coude-à-coude depuis des semaines. 


La commission a confirmé une participation forte, avec des bureaux de vote restés ouverts tard dans la nuit pour accueillir tous ceux qui s'étaient placés dans la queue avant l'heure limite de 18H00.


Les résultats seront connus dans les 72 heures après la fermeture de chaque bureau, a promis la commission, signifiant que le résultat final pourrait n'être communiqué que tard dans la nuit de dimanche à lundi.


L'opposition, comme le parti au pouvoir, s'inquiète de risques de fraude électorale.  


"En général, les opérations du jour du vote se sont déroulées de manière pacifique, transparente et professionnelle", a commenté le chef des observateurs de l'Union africaine, l'ex-président sierra-léonais Ernest Bai Koroma. 


Ceux de l'Union européenne se sont montrés plus critiques, dénonçant des "conditions de campagne inégales". Le processus électoral a été "techniquement bien géré" mais "entaché de restrictions aux libertés de réunion et de mouvement, et d'abus de pouvoir", selon leur chef de mission Maria Arena.


Cinq jours avant le scrutin, M. Hichilema s'était plaint d'avoir été empêché de se rendre dans la province disputée de Copperbelt (centre) où M. Lungu faisait campagne le même jour. Son vol avait été annulé.


Chômage et pauvreté ont érodé le soutien au président Lungu, accusé d'avoir lourdement emprunté, notamment auprès de créanciers chinois, pour financer d'énormes projets d'infrastructure alors que le coût de la vie montait en flèche.


Des ONG ont aussi dénoncé la répression croissante des voix dissidentes depuis l'arrivée de M. Lungu au pouvoir en 2015. 


ACTUALITE.CD avec AFP