La Liga et le Barça sont d’accord pour conserver à tout prix Lionel Messi dans le championnat espagnol mais les deux structures s’opposent sur les moyens d’y parvenir. Après des années de folie pour attirer et conserver des galactiques, le football espagnol a engrangé des dettes colossales qu’il a essayé, pendant longtemps, de maquiller par des opérations qui ne sauvaient que des apparences. Longtemps dopé par la rivalité Messi – Ronaldo et Real – Barça, le classico restant le match de championnat de foot à la plus grosse audience mondiale, le championnat espagnol a perdu de sa superbe. Les fulgurances et les actions de génie de Messi ont permis, ces deux dernières années, de lui conserver un éclat tout relatif, mais en vain.
Pour ne pas perdre, le multiple Ballon d’or argentin, la Liga a vendu une partie de ses droits télé pour une durée de 50 ans récupérant 200 millions d’euros nécessaires pour Barcelone qui pourrait ainsi garder Messi. Connus pour leur gloutonnerie et leur habitude de considérer les autres clubs de la Liga comme des simples faire-valoir, Le Real et le Barça rejettent cet accord négocié sans leur participation. En rejetant, cet accord et la manne financière qui va avec, le Barça se heurte au problème de son embonpoint : la masse salariale représente 95 % des revenus au lieu du plafond fixé à 65 %.
Dans l’espoir de tordre le bras à la Liga, le président Laporta a décidé de jouer au populisme en annonçant avec fracas le départ de Messi alors que les négociations se poursuivent aussi bien avec la Liga qu’avec le clan du joueur. Messi parti, à brève échéance, la Liga perdrait largement une grande partie de son attractivité ou du moins ce qui en reste sans compter la perte des sponsors et des recettes publicitaires que cela engendrerait. Même la mairie de Barcelone s’en est émue en redoutant, par ricochet, une baisse conséquente de ses recettes fiscales.
Le président barcelonnais a tort de penser qu’il peut récuser le contrat négocié par la Liga et conserver malgré tout la Pulga en lissant son salaire de 2 ans sur 5 ans. Un artifice qui ne tient pas la route sur les plans juridique et économique. Incapable de vendre ses joueurs indésirables (Griezmann, Coutinho, Lenglet, Umtiti, Dembele, Pjanic…), à force de vouloir bluffer et de jouer avec le feu comme il l’a fait avec lors de sa conférence de presse, Laporta pourrait être pris à son propre piège et se contenter de monter une équipe solide pour … la Liga et la Copa del Rey.
Messi n’est pas encore tout à fait parti de Barcelone, même les marges du club catalan sont de plus en plus étroites, elles ont le mérite d’exister.
Botowamungu Kalome