RDC-Ituri : suite à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les territoires de Djugu et d'Irumu, 70 000 déplacés enregistrés en avril

Les déplacés de Djugu dans un camp à Bunia/Ph ACTUALITE.CD

Dans sa note d’information du 22 avril dernier, le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), informe que le territoire de Djugu et le nord du territoire d'Irumu dans la province de l’Ituri, connaissent depuis le début du mois d’avril une forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, à l’origine du déplacement de plus de 70 000 personnes.

« Cette nouvelle dégradation s’explique par une recrudescence des violences à la suite d’une augmentation des attaques  des éléments armés sur les populations civiles et des affrontements depuis le 09 avril. Au moins 8 zones de santé ont été affectées simultanément par des attaques et/ou déplacements. Plus d’une quarantaine de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées pendant ces événements. Des cas de personnes enlevées, des viols, d’enfants non accompagnés, de pillages et incendies de maisons ont été rapportés. De nombreux corps en décomposition n’ont pas encore été ramassés dans certaines localités. plus de 40 attaques et incidents ont eu lieu dans les territoires de Djugu et Irumu depuis le début du mois d’avril », affirme OCHA.

Dans le territoire de Djugu, selon OCHA, plus de 40.000 personnes se sont nouvellement déplacées depuis le 9 avril dans les zones de santé de Fataki, Nizi, Lita et Tchomia. La plupart de ces personnes étaient soit déjà déplacés, soit de récents retournés ou encore des communautés hôtes dans des situations de vulnérabilité extrême.

« Le centre de Fataki a été pratiquement entièrement déserté par des habitants estimés à près de 15.000 habitants depuis le 14 Avril. Selon les dernières données de la commission de Mouvement de Population (CMP), ces 5 zones de santé comptaient déjà 355.646 personnes déplacées à la fin mars 2021. Parmi les zones de concentration, plus de 2.500 personnes seraient arrivées dans le site de Plaine Savon à Bule et dont les conditions de vie sont déjà en dessous des standards humanitaires », ajoute OCHA.

Dans le territoire d’Irumu, sur l’axe Bunia-Komanda, dit le communiqué d’OCHA, les combats ont atteint le 20 avril la périphérie de Bunia faisant plus d’une dizaine de morts et des déplacements pendulaires vers Bunia centre, y compris sur le site Salama près de l’aéroport. Des combats depuis le 18 avril au niveau de Nyakunde, Marabo, et Balingina dans les zones de santé de Komanda et Nyakunde ont provoqué des déplacements dans les 2 sens de l’axe, vers Komanda et vers Bunia. 

Et de poursuivre : « Selon les données de la dernière CMP, les zones de santé de Komanda, Nyakunde, Rwampara et la ville de Bunia comptaient déjà 325.152 personnes déplacées selon la dernière commission de Mouvements de Population. Les premières estimations des conséquences des derniers affrontements sont de l’ordre de 30.000 personnes nouvellement déplacées ».

OCHA avait également prévenu sur la situation alimentaire inquiétante dans la province de l’Ituri où la moitié de la population est en insécurité alimentaire aiguë.

Thérèse Ntumba