Beni : toujours pas de reprise de cours malgré la fin des manifestations anti-Monusco

Des barricades érigées dans un quartier de Beni pour protester contre la Monusco/Ph ACTUALITE.CD

Les activités socioéconomiques ont repris ce lundi 26 avril en ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu après 20 jours des manifestations pour exiger le départ de la Monusco accusée de passivité face aux tueries massives des civils. Les portes des boutiques, magasins et banques sont ouvertes sur les boulevards Ruwenzori et Nyamwisi. Toutes les activités économiques ont repris au centre commercial de Matonge, en commune de Mulekera, et même au marché central de Kilokwa. Le groupe de pression Véranda Mutsanga et le mouvement citoyen Lucha ont appelé à la cessation des mouvements de grève depuis le weekend dernier.

Cependant, les activités scolaires restent toujours paralysées. Les élèves n'ont pas repris les cours ce lundi. Dans certaines écoles, les enseignants se sont présentés mais les élèves ont brillé par leur absence. C’est le cas des instituts Bungulu, de Beni et Munyabelu qui sont des écoles publiques.

« Nous sommes là, toute l'équipe avec les enseignants, nous avons respecté le message de l'autorité qui dirige l'EPST au niveau de Beni et nous sommes présents au lieu du travail. Les élèves ne sont pas là comme vous le constatez, nous ne savons pas pourquoi ils ne sont pas là », témoigne à ACTUALITÉ.CD, Evariste Mawa Mbula, préfet de l'institut Munyabelu.

Pareil dans les écoles privées. Au lycée Mwandu, quelques élèves qui se sont présentés le matin ont décidé d'eux-mêmes de rentrer à la maison.

La plupart d'élèves et écoliers sont concentrés à l'esplanade de la mairie de Beni depuis jeudi dernier. Ce matin, des centaines d'élèves et écoliers sont visibles sur place en train de suivre le cours dispensé par un de leur. Ils ne veulent pas quitter cet endroit sans obtenir la présence du Chef de l'État Félix Tshisekedi à Beni.

« Aller au cours ou pas ne dépend pas de nous, mais un élève qui se sent maltraité, mal éduqué, ne doit pas aller à l'école et laisser les collègues ici à la mairie avant d'atteindre notre objectif. Nous n'obligeons pas les enfants de venir à la mairie ou soit nous n'interdisons pas tout enfant d'aller à l'école mais c'est une question de conscience. On ne quitte pas ici si le Président de la République n'arrive pas à Beni », insiste Franck Vitsuku, élève au complexe scolaire Basayi.

Pendant ce temps, les autorités scolaires annoncent le début des épreuves du premier semestre mercredi prochain en ville de Beni. La distribution des cahiers de composition des épreuves a été faite ce lundi précise, Evariste Mawa Mbula.

Yassin Kombi