Les activités socio-économiques reprennent progressivement ce lundi 19 avril 2021 à Buhene, Kihisi et Turunga, des agglomérations situées au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). Ce, après une nuit agitée caractérisée par les déplacements de plusieurs habitants craignant d’éventuelles violences à la suite des messages distillés dans l’opinion faisant état de nouvelles manifestations ce lundi. Nombreux habitants ayant fui regagnent les milieux et les activités socio-économiques reprennent.
« Nous avons passé la nuit avec la peur au ventre. Plusieurs voisins n’ont pas passé nuit dans leurs domiciles. Ils ont fui parce que certains jeunes annonçaient de nouvelles manifestations pour ce lundi. Les gens ont eu peur de revivre les violences de la semaine dernière qui ont causé mort d’hommes et incendie des habitations. Maintenant, tout est calme. Ceux qui ont fui sont en train de rentrer progressivement. Le petit commerce et le transport ont repris », témoigne un habitant de Buhene.
La présence policière est reforcée dans plusieurs points chauds au nord de la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo pour parer à toute éventualité.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Kasivita a appelé ses administrés à s’abstenir de véhiculer des messages de haine.
« Chers compatriotes, évitons des messages qui peuvent risquer la vie de nos concitoyens. Quand les gens présentaient des messages de haine sur la radio mille collines [au Rwanda], ils ne se rendaient pas compte de la gravité des conséquences. Nombreux ont été poursuivis même 10 ans après. Soyons des artisans de l'harmonie sociale. Les rumeurs sont comme une arme à feu », a averti le Gouverneur Kasivita.
Selon les autorités provinciales, les violences survenues suite aux manifestations anti-Monusco qui se sont transformées à des affrontements entre des jeunes ont fait 14 morts, 53 blessés, plusieurs maisons pillées et plus de 35 habitations incendiées à Buhene, Kihisi et Turunga (banlieue située au Nord de Goma dans le territoire de Nyiragongo). Les activités reprennent timidement dans les entités touchées par ces tensions.
Jonathan Kombi, à Goma