Le tête-à-tête entre le collectif des femmes, les rescapés des attaques des ADF et le Chef de l'État a finalement eu lieu ce jeudi 15 avril à Kinshasa. La rencontre a notamment été facilitée par Julienne Lusenge, membre du panel qui accompagne le mandat de la RDC à l'UA et militante des droits des femmes.
"C'est le calvaire, les gens sont tués à la machette, décapités, les femmes enceintes sont éventrées, les enfants sont cognés contre les pierres, ce sont des actes de sabotage pour la vie de tout congolais," a expliqué Rose Tuombeane au sortir de cette rencontre.
Et d'ajouter, "Nous lui avons apporté certaines informations et nous lui avons dit que nous ne comptons que sur lui, en tant que garant de la nation. Nous lui avons fait savoir que nous voulons que cette question soit une priorité pour le gouvernement qui vient d'être mis en place. Nous avons rencontré la plus haute hiérarchie. Nous avons également parlé des réalités que rencontrent nos militaires sur le terrain. Nous avons relevé les causes et proposer des pistes de solutions à ce calvaire quotidien de nos populations dans le territoire de Béni, Butembo et Ituri "
Après leurs exposés, le Chef de l'État a félicité les membres de cette délégation, avant de réaffirmer sa promesse de s'installer à l'Est.
"le Chef de l'Etat nous a encouragés en tant que citoyens dans cette lutte et il vient de nous promettre de s'installer dans le territoire du Nord-Kivu. Il nous a aussi parlé des pistes de solutions qu'il a déjà mis en place et qui vont certainement être renforcées par les éléments que nous lui avons apporté" a renchéri la coordonnatrice de la DYFEGOU
Le week-end dernier, la délégation avait rencontré les organisations des femmes à Kinshasa afin de livrer des informations claires à propos de la situation sécuritaire à l'Est. Les causes, les conséquences et les mécanismes à mettre en place ont été présentés au public pour permettre une lutte efficace contre ces massacres.
Pendant ce temps, les tueries se poursuivent. Dimanche, 11 avril, il y a eu sept morts et une vingtaine de blessés lors des violences survenues dans les villages Buhene, Turunga et Kihisi dans le territoire de Nyiragongo. La coalition des milices Ngumino-Twigwaneho conduite par le colonel déserteur de l'armée, Rukundo Makanika Michel a attaqué le lundi 12 avril le centre hospitalier de Bijojo, dans les hauts plateaux, groupement de Kigoma, chefferie de Bafuliro (territoire d’Uvira) au Sud-Kivu. Dans la nuit du lundi à mardi, l'armée congolaise a annoncé avoir tué deux combattants ADF dans le village de Masambo, dans le secteur de Ruwenzori, à Béni.
En séjour à Kinshasa depuis le 06 avril, la délégation a parmi ses objectifs, l'intention de repartir avec Félix Tshisekedi à l'Est pour qu'il "réalise sa promesse de s'y installer et restaurer la paix".
Pour rappel, en juin 2019 à Bunia, Félix Tshisekedi avait fait cette promesse. "Aussi longtemps qu’il n’y aura pas la paix dans tous les villages, je ne dormirai pas. Je ferai le tour du Congo pour aller à chaque endroit où il n’y a pas la paix afin de rassembler les Congolais pour qu’ils se parlent ", avait affirmé Félix Tshisekedi devant la foule rassemblée sur le boulevard de Libération pour l’écouter.
Jeudi 08 octobre 2020, alors qu’il était en séjour à Saké, le Chef de l’Etat a réaffirmé sa promesse de s’installer à Goma (Nord-Kivu) pour accélérer le processus de sécurisation de la région. « Dans quelques semaines, je serai un gomatracien. Je vais venir habiter ici. Je vais vivre avec vous. Je voudrais entendre au quotidien vos problèmes et nous allons les résoudre ensemble. J’avais promis au peuple congolais que durant mon mandat, je me battrai pour que la paix et la sécurité reviennent totalement dans mon pays. J’avais promis que je ferai tout pour que le sort des Congolais s’améliore. Après avoir ramené la paix, nous allons maintenant nous battre pour le bien-être » avait-il dit au cours d’une conférence de presse.
Prisca Lokale