RDC : ouverture à Kinshasa de la conférence nationale sur la chenille légionnaire du maïs

RDC : ouverture à Kinshasa de la conférence nationale sur la chenille légionnaire du maïs.

La ville de Kinshasa abrite depuis ce mercredi 14 avril, la conférence nationale sur la chenille légionnaire du maïs. L’ouverture a eu lieu ce jour au Fleuve Congo Hôtel en présence du secrétaire général de l’agriculture, représentant du ministre de tutelle, du représentant du ministre de la recherche scientifique, de l’agence américain USAID et de l’institut national d’études et recherche agricole (INERA).

Pour le ministère de l’agriculture, la tenue de cette conférence est motivée par l’importance grandissante de la chenille légionnaire d’automne qui cause des dégâts sur le maïs en Afrique centrale en général et en RDC en particulier afin de conscientiser toutes les parties prenantes pour sa gestion. En 2019, plus d’un million d’hectares des champs de maïs ont été dévastés par ce ravageur dans 141 territoires de la RDC.

« L’objectif poursuivi est de partager les connaissances sur le ravageur, les bonnes pratiques agricoles, évaluer les risques des pertes des récoltes dans la production nationale, faire la promotion de la lutte intégrée, tabler sur la prise des décisions de l’utilisation rationnelle des pesticides et proposer la mise en place d’une Task Force efficace pour la lutte contre la chenille légionnaire d’automne en RDC »,  a dit Evariste Bushabu wa Bushabu, secrétaire général de l’agriculture, dans son mot d’ouverture.

L'atelier va se clôturer ce jeudi 15 avril avec une feuille de route sur les actions à entreprendre dans le court, moyen et long terme qui devra être établie et traduite en engagement par les différentes parties prenantes pour mutualiser leurs efforts dans le cadre d’une Task Force ou groupe de travail afin de circonscrire ce fléau au niveau de la RDC.

Originaire des Amériques, la chenille légionnaire autonome appelée Spodoptera Frugiperda en 2017 en RDC et menace la nutrition, la sécurité alimentaire et les revenus des petits producteurs de maïs. L’infestation s’est propagée dans les 26 provinces du pays, affectant principalement le maïs, le sorgho et le riz.

Avec le financement de l’USAID, un projet de gestion intégrée de la chenille d’automne pour les petits producteurs de maïs a été mis en place pour le quinquennat 2019-2024. Il est mis en œuvre par Land O’Lakes Venture37 avec le partenariat de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IIITA) et Villa Crop Protection. Le coût est évalué à 12 millions USD. Ce projet vise à valider les technologies sûres et rentables de gestion intégrée des ravageurs (IPM) adaptées pour les petits producteurs de maïs ; faciliter l’adoption par le système des technologies et approches appropriées qui renforceront la résilience des petits producteurs et appuyer les systèmes d’appui aux marchés locaux et supporter un environnement favorable nécessaire pour la coordination des approches systémiques de réponse aux attaques de la chenille légionnaire autonome (CLA).  

6 provinces ont été ciblées dont Kinshasa, Haut-Katanga, Tanganyika, Kasaï Oriental, Lomami et Sud-Kivu. A en croire, la cheffe de projet, Véronique Praz, cette initiative attend comme résultats à l’horizon 2023 : l’adoption et la mise en œuvre par 11 342 agriculteurs de pratiques durables et efficaces contre la CLA ; 21 000 hectares de maïs reçoivent des pratiques assurant un meilleur contrôle et gestion ; amélioration de rendement du maïs d'au moins 30% ; 700 campagnes de sensibilisation organisée pendant lesquels les connaissances et pratiques de gestion durable de la CLA sont diffusées et promotion d’au moins 600 000 USD en investissements permettant la distribution de technologies rentables, durables et accessibles aux petits producteurs.

Fonseca MANSIANGA