RDC : des activistes féminines livrent leurs attentes après la nomination de Sama Lukonde

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La République Démocratique du Congo a désormais un nouveau premier ministre, désigné le 15 Février par le Chef de l’Etat, dans le cadre de l’Union Sacrée pour la Nation. Parmi les réactions et attentes des femmes envers cette personnalité, le Desk Femme vous propose ce vendredi, celles de Fifi Baka du Mouvement Rien Sans les Femmes (RSLF) et Safi Thérèse Kayungo du Cadre de concertation de la Société Civile du Haut Katanga.  

Avant la désignation du premier ministre, différentes structures féminines avaient exprimé le souhait de voir une femme occuper ce poste, en remplacement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. « Nous sommes déçues de la nomination de Sama Lukonde. Etant donné que nous n’avons pas réussi à récupérer la présidence de l’Assemblée Nationale, On avait espéré avoir une femme à la tête du gouvernement », explique Fifi Baka. A Safi Thérèse Kayungo de renchérir, « le Chef de l’Etat a répondu à nos attentes à plus ou moins 40 %. Le nouveau premier ministre répond aux critères que nous avions posés mais, c’est aussi une petite déception parce que nous avons espéré voir une femme à la tête de la nouvelle équipe gouvernementale ». 

Un discours qui apaise

Dans ses réponses aux journalistes le soir de sa nomination, Sama Lukonde Jean Michel a fait savoir qu’il y a des travaux qui doivent être faits pour voir comment améliorer la participation des femmes au sein du gouvernement congolais. Avant d’ajouter, « j'espère que cette fois-ci, nous allons pouvoir le démontrer. On aura cette fois un gouvernement avec une plus grande participation féminine.» 

Pour Fifi Baka, ces mots ont ravivé de l’espoir au sein des structures féminines. « Nous sommes néanmoins réconfortées par le discours qu’il a tenu par rapport à la prise en compte de la représentation des femmes dans son gouvernement. En RDC, nous sommes habitué aux discours, nous attendons avoir un pourcentage élevé des femmes dans son gouvernement. Qu’elles soient nommées à des postes de prise des décisions. Au moins 30 % des femmes, à défaut de pouvoir atteindre la parité.»

Le 18 Février, la constitution de la RDC a totalisée 15 ans, depuis sa promulgation par le Chef de l’Etat. Fifi Baka s’inquiète pourtant de voir la non prise en compte de la parité. « En quinze ans, la République Démocratique du Congo qui a elle-même inscrit la parité dans sa loi fondamentale peine à l’appliquer. 15 années après, les femmes atteignent difficilement les postes de prise des décisions, les textes sont multipliés mais l’application n’est respectée. 15 ans après, quel autre mécanisme faudrait-il mettre en place pour faire respecter la parité en RDC ? » s’interroge-t-elle. 

Union Sacrée égale inclusivité

Safi Thérèse Kayungo interpelle le premier ministre quant à la composition du gouvernement issu de l’Union sacrée. Les personnes à mobilité réduite, les femmes, les jeunes et 10 % d’anciennes figures sont parmi les normes à respecter.  « Le premier ministre devra prendre en compte les différents regroupements politiques et respecter les normes telles que la parité, la représentation de la jeunesse, des personnes vivant avec handicap, des membres de la Société civile. Toutes ces personnes ne devront pas uniquement être basées à Kinshasa. Elles peuvent être issues des provinces. Il faudra que chaque couche de la société soit représentée et soit capable de servir la nation avec ses compétences, en vue d’améliorer le social de la population, c’est cela même le but de l’Union sacrée », a-t-elle martelé. 

Pour rappel, Sama Lukonde Kyenge, 43 ans, était jusque-là Directeur général à la Gécamines S.A. Il a commencé son activisme politique en 2003 entre Lubumbashi et Likasi. C’est en 2006 qu’il sera élu député national à Likasi. En 2019, il est parmi les membres fondateurs du parti Avenir du Congo (ACO) où il exercera notamment la fonction de secrétaire général adjoint.

Prisca Lokale