L’Assemblée nationale a voté, ce mercredi 27 janvier 2021 pour la déchéance du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Sur 382 députés qui ont pris part à la plénière, 377 ont voté la motion. 367 députés ont voté pour, 7 contre et 2 se sont abstenus et 1 élu a glissé un bulletin nul dans l'urne.
Le premier ministre ne s’est pas présenté à l'hémicycle pour l’examen de cette motion décalée de 24h à cause de son voyage de Lubumbashi où il a rencontré l’ancien président et autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC) Joseph Kabila Kabange. Dans une correspondance transmise au bureau d’âge de la chambre basse du parlement, Ilunga Ilunkamba dit que « la fameuse motion de censure n’est qu’une manœuvre politicienne sans fondement factuel et au mépris des exigences de l’Etat de droit ».
Investi le 6 septembre 2019, le gouvernement Ilunga Ilunkamba aura exercé près de 16 mois. Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été nommé le 20 mai 2019 sur proposition du FCC suite à l’accord de gouvernance conclu avec le Cap pour le Changement (CACH). Les tensions répétitives au sein de la coalition ont fini par occasionner la rupture en décembre 2020 et par ricochet emporté le premier ministre ce jour.
Contexte
La motion avait été déposée au bureau de l’Assemblée nationale vendredi dernier par son initiateur, le député national Chérubin Okende. 301 élus nationaux motionnaires notaient que Sylvestre Ilunga Ilunkamba et les membres de son gouvernement ont été incapables d’assumer pleinement leurs charges constitutionnelles et d’honorer leurs propres engagements pris devant l’Assemblée nationale lors de l’investiture du gouvernement.
Ils constataient que « tous les moyens de contrôle parlementaire exercés jusque-là ne l’ont pas aidé à améliorer sa performance pour répondre favorablement aux attentes du peuple ». Pour eux, l’Assemblée nationale devrait s’assumer « en mettant en cause la responsabilité de ce gouvernement défaillant et un gouvernement compétent par le vote massif de cette motion de censure, afin de le remplacer par un gouvernement compétent et capable de faire face à l’insécurité chronique qui a élu domicile dans la partie orientale du pays, d’une part, et en mesure de répondre aux multiples attentes des populations, d’autre part ».
Ils avaient souligné particulièrement « les échecs répétés dans l’exécution du programme gouvernemental, les fautes graves cumulées et l’incompétence notoire du Premier ministre et des autres membres du gouvernement ».
Berith Yakitenge