RDC: en dépit de plusieurs revendications enregistrées ces derniers mois, le soutien des ADF par État islamique d’Iraq et du Levant toujours pas prouvé avec certitude

ACTUALITE.CD

Le Groupe d’experts des Nations unies sur la République démocratique du Congo a présenté au mois de décembre son rapport à mi-parcours. Il s’est penché par exemple sur les liens supposés entre l’État islamique d’Iraq et du Levant et les ADF dans l’Est de la RDC. 

Bien que l’EIIL ait continué de revendiquer la responsabilité de plusieurs attaques commises en République démocratique du Congo, le Groupe d’experts n’a pu confirmer aucun lien ou soutien direct entre l’EIIL et les ADF.

On apprend aussi que depuis avril 2019, l’EIIL a publié plus de 90 communiqués dans lesquels il a revendiqué la responsabilité de 75 attaques, dont la plupart ont été commises sur le territoire de Beni.

Le Groupe d’experts explique que de nombreux détails fournis dans les revendications décrivent de manière inexacte les lieux, les dates ainsi que le nombre et la nature des victimes des attaques. Bien plus, le Groupe d’experts n’a recensé que 44 revendications correspondant à des attaques avérées, et des divergences ont été constatées dans plusieurs cas entre les revendications et les données recueillies. 

Le rapport renseigne aussi que le Groupe d’experts n’a pas été en mesure de confirmer l’identité de tous les auteurs de ces attaques. 

« Alors que l’EIIL continue de revendiquer la responsabilité d’attaques généralement attribuées aux ADF, des informations donnent à penser que certaines d’entre elles pourraient avoir été menées par d’autres acteurs. Ces incohérences montrent que l’EIIL a une connaissance limitée des opérations menées en République démocratique du Congo et qu’il exerce sur celles-ci un contrôle restreint, ou qu’il existe des difficultés de communication entre l’EIIL et les ADF, à supposer qu’une telle communication existe », expliquent les experts dans leur rapport. 

Selon plusieurs sources citées par le Groupe d’experts, « ces revendications pourraient être considérées comme opportunistes étant donné les difficultés que rencontre l’EIIL sur le plan militaire dans d’autres pays et son désir d’étendre son emprise dans le monde, y compris en Afrique centrale, comme le montrent ses revendications concernant des attaques commises au Mozambique ».

Lire aussi: Le nombre de revendications de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) concernant des attaques commises en RDC est passé de 29 à 46 en une année