Goma : la ville de nouveau secouée par des manifestations de colère contre l’insécurité

Goma, Photo ACTUALITE.CD/Ley Uwera

Une vive tension a été observée ce mercredi matin au quartier Majengo (au Nord de Goma) et à Buhene (à la limite entre la ville et le territoire de Nyiragongo). À la base, la protestation de la population contre la recrudescence de l’insécurité dans la ville volcanique. Les habitants de ce coin se sont réveillés surpris par des barricades posées nuitamment sur la chaussée pour bloquer toute circulation au nord de la ville, paralysant plusieurs activités.

ACTUALITE.CD a recueilli des témoignages en rapport avec ce mouvement de protestation.

« Nous nous sommes réveillés, trouvant des pierres sur la route. On ne sait pas quand est-ce qu’elles ont été posées sur la chaussée. Nous apprenons qu’il s’agit des manifestations contre la fusillade d’un changeur de monnaie au quartier Bujovu. Il a été dit qu’il était décédé sur le champ alors que d’autres personnes ont dit qu’il a plutôt été blessé par balle lorsqu’il rentrait chez lui à la maison », témoigne un habitant du quartier Buhene.

« Selemani Ntamuhanga, c’est le nom du cambiste habitant sur avenue Joli Bois au quartier Bujovu, fusillé mardi soir lorsqu’il se rendait à la mosquée Bunyerezo pour prier.  Les bandits qui le filaient depuis son lieu de travail au rond-point Birere l’ont criblé de plusieurs balles avant de s’enfuir. Ils étaient sur une moto », témoigne un habitant de Bujovu.

« La victime est admise dans une structure sanitaire de la place pour des soins appropriés mais elle est dans un état critique. Les bandits lui ont volé tout l’argent. Toutefois, je ne crois pas que les manifestations de ce matin à Majengo et Buhene aient un lien avec la fusillade de ce cambiste », a dit pour sa part Célestin Bahemuke, chef de quartier Bujovu.

Plusieurs écoles de la place ont renvoyé les élèves à la maison suite aux coups de feu de la police qui a dispersé les manifestants.  Le calme est revenu et la circulation reprend timidement et les activités économiques ouvrent également. Les dispositifs policiers sont maintenus à des points chauds.

Au moins dix changeurs de monnaie ont déjà été tués en ville de Goma depuis le début de l’année 2020.

Jonathan Kombi, à Goma