Kasaï-Central: des militaires démobilisés soupçonnés d'entretenir l'insécurité à Kananga

Prison de Kananga. Ph. ACTUALITE.CD.

L'insécurité qui règne actuellement dans la ville de Kananga semble avoir pris les autorités de vitesse, à en croire un activiste des droits de l'homme basé au chef-lieu du Kasaï Central. 

Mais dans le camp des autorités, l'on tente de donner une explication à cette insécurité. Selon un  membre influent du comité provincial de sécurité qui s'est confié à ACTUALITE.CD sous l'anonymat, les soldats démobilisés en provenance du front à l'est seraient à l'origine de cette situation

"Tenez, près de 1000 militaires détenant armes et munitions ont été relevés du front à l'est du pay. Arrivés à Kananga,  ils ont été renvoyés de l'armée dans une procédure que je n'arrive pas à expliquer. Ils sont dans la nature avec leurs armes et comme ils ne sont pas pris en charge,  ils essaient de trouver des solutions pour leur survie", révèle notre interlocuteur qui propose qu'il ait recensement de tous ces militaires pour une étude au cas par cas. 

Une autre source à la mairie de Kananga soupçonne certains responsables de la police et de l'armée de s'être adjugé les services des ex miliciens Kamuina Nsapu,  eux aussi sans encadrement depuis leur dépôt d'armes pour ce sale boulot.

Sollicité pour sa réaction, le ministre provincial de l'intérieur et gouverneur intérimaire du Kasaï Central s'est réservé de tout commentaire. 

Pour le contexte,  la ville de Kananga connaît une insécurité ambiante depuis plusieurs mois. Des hommes armés pour la plupart des cas vêtus des uniformes militaires s'introduisent de nuit dans les habitations des paisibles citoyens et emportent tout ce qui plaît à leurs yeux. Dans d'autres cas,  ils tirent sur les occupants des maisons visitées sans aucune intervention des forces de l'ordre. La semaine dernière,  une bande de huit présumés voleurs à mains armées a été maîtrisée par la police. Parmi eux,  un militaire de nationalité rwandaise.

Sosthène Kambidi, à Kananga