Création d’un tribunal pénal international : « enfin la voix des opprimés s'est fait entendre dans le Parlement européen », se réjouit l’ECC

Rév Eric Nsenga, porte-parole de l'ECC/Ph Christine Tshibuyi ACTUALITE.CD

Dans une résolution adoptée le jeudi 17 septembre, le Parlement européen a invité les États membres du Conseil de sécurité des Nations unies à demander la création d’un tribunal pénal international « qui ferait progresser les cas avérés de violations des droits de l’homme remontant à avant 2002 ».

A CTUALITE.CD, le Révérend Eric Nsenga, porte-parole de l'Eglise du Christ au Congo (ECC) et Secrétaire général en charge de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création au sein de cette confession religieuse, s’est réjouit de cette prise de position. Il souhaite une forte implication du gouvernement congolais pour y parvenir en associant aussi la société civile.

« L'ECC est très satisfaite de savoir qu'enfin la voix des opprimés s'est fait entendre dans le Parlement européen. C'est déjà une étape importante dans le combat pour l'effectivité de la justice transitionnelle en RDC. La prochaine étape, comme le souhaite l'ECC, devrait être celle de soumettre la question au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu'une résolution claire et opposable à tous soit précise quant à ce. L’ECC encourage le Gouvernement à poursuivre le plaidoyer de haut niveau au Conseil de sécurité et s'appuyer sur la société civile », a-t-il déclaré samedi 19 septembre à ACTUALITE.CD.

L’ECC, deuxième plus grande confession religieuse en RDC le lancement le 1 octobre prochain de la campagne de sensibilisation sur le rapport mapping de l’ONU des crimes graves commis au pays entre 1993 et 2003. Ce rapport publié par l’ONU en 2010 n’est jamais appliqué. Le Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege en a fait son combat afin d’obtenir la mise en place d’un tribunal spécial pour la RDC afin de juger les auteurs des crimes graves. 

Dans le texte adopté, le parlement européen se félicite également de l’engagement ferme du Dr Denis Mukwege en faveur des travaux entrepris dans le rapport 2010 des Nations unies sur le projet mapping. Il condamne l’absence de progrès de la communauté internationale dans la mise en œuvre de ses recommandations. Le parlement européen invite les autorités de la RDC à redoubler d’efforts pour prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme dans l’est de la RDC et à prendre des mesures pour mettre en place des mécanismes qui garantiront aux victimes de futurs conflits le respect de leurs droits à la justice et à la réparation. 

Pour rappel, le rapport mapping documente les crimes répertoriés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Ce document revient sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire congolais entre mars 1993 et juin 2003. Denis Mukwege et plusieurs personnalités congolaises dont Martin Fayulu soutiennent la nécessité de déterrer ce rapport qui dresse un inventaire de 617 crimes de guerre et crimes d'humanité. Si ces crimes sont portés devant une juridiction compétente, certaines des atrocités documentées dans le rapport Mapping pourraient être constitutives du crime de génocide, notent certaines ONG.

Fonseca MANSIANGA