RDC : Mabunda fustige les menaces contre Dr Mukwege et invite le gouvernement à sécuriser le « défenseur de la femme »

Dr Denis Mukwege/Ph ACTUALITE.CD

La présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda a condamné mardi les menaces de mort à l’endroit du Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, qu’elle présente comme « défenseur des femmes ».

Mme Mabunda demande au gouvernement d’assurer la sécurité du Dr Denis Mukwege.

« Il sied de faire remarquer le foisonnement dangereux des discours de haine dans notre société. En effet, un déferlement d’intolérance et de violence engendrée par la haine est en train de devenir une réalité bien trop familière depuis un certain temps dans notre pays. Ainsi, les médias sociaux sont exploités pour véhiculer ces discours incendiaires qui deviennent des armes au service d’intérêts politiques fumeux. L’une des victimes de cette pratique odieuse est le Docteur Mukwege, Prix Nobel de la Paix et défenseur de la femme qui a subi des menaces et reçu un flot malsain d’insultes. Nous condamnons fermement ces pratiques d’un autre âge, appelons le Gouvernement à veiller à la sécurité de ce valeureux Congolais », a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale.

Dr Mukwege dit que lui et les membres de sa famille ont reçu des menaces notamment à travers des « correspondances haineuses » suite à son plaidoyer pour la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les auteurs des crimes graves commis en RDC entre 1993 et 2003 et répertoriés dans le rapport mapping de l’ONU publié en 2010.  Au nombre des auteurs des menaces figure l’ancien ministre rwandais de la défense et conseiller de Paul Kagame en matière de sécurité, James Kabarebe.

Suite à la position de l’ambassadeur du Rwanda en poste à Kinshasa, Vincent Karega au sujet des massacres des congolais par les militaires rwandais en 1998 à Kasika (Sud-Kivu), la présidente de la chambre basse du parlement demande au gouvernement congolais de « rappeler aux diplomates accrédités en République Démocratique du Congo les exigences de leurs charges et le devoir de réserve qu’elles impliquent sur pied de la Convention de Vienne quant aux relations diplomatiques qui interdit toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat accréditaire. »

Kinshasa dit attendre la position de M. Karega après ses déclarations « négationnistes » au sujet des crimes commis par le Rwanda dans l’est de la RDC. Ce diplomate a « dépassé les limites », avait affirmé le porte-parole du gouvernement, Jolino Makelele. Plusieurs mouvements citoyens et personnalités exigent son expulsion.