Ituri : indignation des habitants de Bunia après irruption des miliciens CODECO dans la ville  

Un milicien dans l'Est de la RDC

L’indignation était unanime au sein des habitants de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri après irruption vendredi dernier des miliciens CODECO dans la ville pour « exiger la libération des leurs détenus à la prison centrale.

Certaines personnes interrogées par ACTUALITE.CD déplorent « l’indolence » des services de sécurité qui est à la base de l’entrée des miliciens dans la ville.

« Ce que j’ai vu par mes propre yeux, témoignage clairement que nous sommes en insécurité totale ici à Bunia. Les autorités ne font que nous tromper. Nous déplorons également le comportement des services de sécurité. Nous retenons que nous n'avons pas tout simplement la police et l'armée dans cette ville. », se désole un habitant.

« Le comité de sécurité doit tout simplement démissionner en tout cas. Comment imaginer vous les miliciens peuvent entrer jusqu'au niveau du centre-ville, chef-lieu de la province ? Là nous ne faisons plus alors confiance aux services de sécurité. L'armée a toujours dit qu'elle poursuit l’ennemi mais les miliciens étaient là, elle n’a rien fait. Qu’elle ne nous trompe », se décharge un conducteur de taxi-moto.

« Pourquoi ces miliciens sont venus nous menacer jusqu’ici ? Ils sont venus faire quoi et facilités par qui ? Les services de sécurité étaient où ? Nous sommes dans quel pays ? », s’interroge une dame de 3ème âge sous émotion.

« La complicité entre les miliciens, les militaires et police ne nous rassure pas une paix durable », déplore une jeune fille.

« Nous ne sommes pas contents de voir les miliciens en train d'être dorlotés comme ça par nos services de sécurité. Ça se passe dans quel pays ça. Pourquoi les services de sécurité n’arrivent pas à donner de la valeur a des vies humaines ? Ils ne se soucient même pas de cette situation », constate pour sa part, Ngadjole David, une trentenaire.

« Normalement tous les officiers militaires et policiers de l'Ituri doivent être interpellés pour qu'ils nous expliquent où ils étaient en laissant ces miliciens entrer jusque dans la ville. Pour le moment nous avons deux forces armées : CODECO et FARDC. C'est vraiment regrettable. Comment les miliciens peuvent arriver jusqu’ici ? Qu'on pose la question aux généraux. », s'inquiète un autre jeune homme.

Les miliciens avaient finalement quitté la ville de Bunia après plus de 6 heures de campement près de la prison centrale où ils menaçaient de libérer de force leurs compagnons estimés à plus de 300.

Le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa qui séjourne à Kinshasa a appelé les miliciens à respecter l’engagement unilatéral pour la paix qu’ils ont pris dans le cadre des négociations avec la délégation d’anciens chefs de guerre dépêchée par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Franck Asante, à Bunia