L’irruption des miliciens CODECO dans la ville de Bunia (Ituri) vendredi dernier a irrité plus d’un et suscité de nombreuses critiques quant à la gestion du processus de paix engagé par Kinshasa dans la région. C’est dans ce cadre que le sénateur John Tibasima, a invité samedi, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi à initier une mission dans cette partie du pays afin de s’occuper du cantonnement des miliciens qui ne sont pas encore désarmés.
"Au regard de la situation telle que je l'ai vécue, depuis que je suis en Ituri, par mes observations à travers les consultations, je voudrais lancer encore une fois un message solennel au Chef de l'État à travers le gouvernement de la République, de dépêcher en Ituri une mission de haut rang. Cette mission pourra s'occuper de manière solide des questions liées au cantonnement des groupes armés", a lancé John Tibasima lors d’une communication faite à Bunia.
Pour lui, "il y a lieu de penser à éloigner le cantonnement dans des grandes agglomérations.”
“Vous voyez par exemple, le cas de cantonnement à Ezekere qui est aux portes de la ville de Bunia explique simplement l'irruption facile de ces miliciens en ville.", démontre-t-il.
Le deuxième vice-président du Sénat qui reconnaît le travail abattu par la délégation dépêchée en Ituri par le chef de l’Etat, appelle les miliciens à respecter l’acte d’engagement pour la paix qu’ils ont signé.
“Je voudrais de manière la plus ferme, rappeler aux miliciens de CODECO qu'ils ont signé un acte d'engagement avec le gouvernement. CODECO a accepté de déposer les armes, de cesser avec les exactions partout où ses éléments se trouvent. La délégation est en train de travailler dur et les résultats sont palpables pour qu'ils déposent les armes. C'est pourquoi, nous les appelons à respecter leur engagement”, a-t-il appelé.
Une centaine de miliciens CODECO regroupés à Ezekere, à une dizaine de kilomètres de Bunia a fait irruption à Bunia prétendant réclamer la libération de leurs compagnons détenus à la prison centrale, ainsi que leur prise en charge par les autorités dans les centres de regroupement. Sans solution à leurs revendications, ils ont quitté la ville après plus de 6 heures de campement près de la prison centrale de Bunia.
Mais Kinshasa n’a pas condamné cet acte. Le gouvernement a simplement expliqué que "la présence des miliciens CODECO rendus dans le Sud-Est de Bunia en provenance de leurs sites de Ezekere, Kantoni et Zumbe est due à des préoccupations en rapport avec leurs conditions de vie après la reddition et à celles consécutives à l’incarcération de certains des leurs."
Franck Asante, à Bunia