A l'initiative du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), plusieurs associations des victimes des massacres du Kasaï ont manifesté pacifiquement dans les rues de Kananga (Kasaï Central) pour exiger du secrétaire général de l'ONU, son implication afin que la justice internationale se saisisse des cas des massacres qui ont été commis au Kasaï entre 2016 et 2018.
Dans un mémorandum adressé au secrétaire général de l'ONU que les manifestants ont remis au responsable de la Monusco à Kananga, on peut lire : " Nous (...) venons par le présent attirer votre particulière attention sur les massacres, viols et pillages perpétrés dans la région du Grand Kasaï, (...) qui sont restés impunis jusqu'au moment où nous vous adressons ces petites lignes ".
La Lucha reste convaincue à travers son mémorandum que l'ONU détient toute la vérité sur ce qui s'était passé au Kasaï car ses services étaient déployés sur le terrain "non pas pour intervenir mais pour observer".
" Nous venons en tant que filles et fils, soeurs et frères des victimes de ces événements malheureux vous dire que le silence de la communauté internationale nous inquiète et enflamme nos coeurs. Il est inadmissible, qu'après avoir perdu sauvagement des milliers de nos mamans et nos biens, de voir la communauté internationale, censée oeuvrer pour une justice égalitaire, garder un silence complice durant trois ans environ sans interpeller les autorités de notre pays, membre effectif de l'ONU sur la nécessité de l'établissement des responsabilités et de la sanction des responsables pour une justice juste pouvant réparer les coeurs de toutes ses mamans qui gémissent ", poursuit le document.
Enfin, le mémorandum salue la volonté du secrétaire général de l'ONU de rendre justice aux deux experts tués au Kasaï et lui rappelle également la nécessité de le faire même à 20% pour les victimes des massacres du Kasaï dont les souffrances en trois nuits et trois jours soit du 28 au 30/3/2017 "demeureront une bombe à retardement tant que les bourreaux règneront en hommes libres et enrichis".
Parmi les associations qui se sont jointes à la marche, on a pu voir celles des victimes de Tshikapa, Nganza, Mulombodi, Tshisuku et Dibaya pour ne citer que celles là.
Sosthène Kambidi