Le notable et acteur politique, Roméo Bahigwa a, au cours d'un entretien accordé à ACTUALITE.CD, qualifié la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu d'un " génocide" d'État.
Il justifie cela dans le faite que l'État congolais serait "défaillant" pour éradiquer ces miliciens pendant que toutes les institutions du pays fonctionnent sans inquiétude.
" Nous sommes entrain de vivre une situation sécuritaire chaotique dans notre province. Nous arrivons au point de dire que c'est un génocide d'État qui s'opère dans le territoire de Djugu. Nous n'allons pas accepter que les miliciens tuent, pillent, incendient des maisons si longtemps en présence de nos autorités du pays. C'est pourquoi nous disons que l'État est soupçonné maintenant comme complice dans ces massacres. Voilà maintenant que les miliciens naissent du jour au jour dans d'autres territoires", a-t-il fustigé ce samedi 25 juillet à ACTUALITE.CD.
Il a également déploré un " faible" appui du gouvernement congolais dans les secteurs de la justice et de l'armée pour mener des actions contre cette milice.
" L'Etat n'appuie même pas le secteur de la justice pour condamner les auteurs des massacres à Djugu. Des audiences tournent au ralenti et des assaillants circulent librement devant nos autorités judiciaires. On prend les situations avec légèreté comme si nous ne sommes pas dans un pays où toutes les institutions fonctionnent normalement. Nos militaires souffrent aux fronts. Ils sont quasiment pris en charge par la population. Rien ne vas en tout cas", a-t-il déploré.
Et d'ajouter:
" Les pistes des solutions ne viendront que de la volonté de ces autorités du pays. Qu'elles ne puissent pas nous aveugler avec des nominations au sein de la magistrature et l’armée pour rien. Il faut plutôt appuyer avec des moyens conséquents pour bien faire le travail. Le président Félix Tshisekedi doit prendre ses responsabilités en mains. Il a été élu pour ça également."
Il craint que la population arrive au point de se prendre en charge.
A Djugu, les violences perpétrées par les miliciens de Codeco, et qui endeuillent ce territoire depuis décembre 2017, ont refait surface ces derniers jours.
Au moins 13 personnes ont été tuées par ces miliciens en l'espace de 4 jours dans le secteur de Banyali Kilo toujours dans ce même territoire.
Depuis le début année, plus de 1780 personnes ont trouvées la mort, rapporte la coordination de la société civile de l'Ituri. Cette dernière ne cesse d'appeler à l'implication personnelle du Chef de l'État.
Félix Tshisekedi avait dépêché depuis le 03 juillet une délégation composée en majorité des anciens chefs de guerre de cette province notamment le général Germain katanga et le Colonel Mathieu Ngudjolo pour sensibiliser ces miliciens principalement de codeco de déposer les armes.
Le 15 juillet, un des bastions de cette milice dénommée Libération pour le Congo/ codeco avait, à son tour, signé un acte d'engagement de cessez-le-feu auprès de cette délégation présidentielle. Un acte considéré comme ouf de soulagement pour la population de l'ituri qui attend toujours le rétablissement de la paix de cette partie du pays.
Franck Asante, à Bunia