Après les manifestations des militants de l’UDPS ce mercredi 24 juin au Palais du peuple contre les propositions de lois des députés FCC Aubin Minaku et Garry Sakata, le ministre des Droits Humains, André Lite juge inacceptables les actes de vandalisme perpétrés par les manifestants dans un État de droit.
« Rien ne peut justifier sous quelques prétextes, le fait de s'attaquer aux personnes et à leurs biens. Nous ne souhaitons pas ce genre de comportement dans un Etat de droit. Les Congolais de tous les camps politiques aspirent bien à ce que nous soyons un pays des droits. Un pays où les droits individuels et collectifs sont garantis. Un pays où l'on peut effectivement se retrouver en situation de contradiction quel que soit le thème en vue, sans qu'il y ait des gens qui soient attaqués comme c'est le cas depuis quelques jours avec des députés nationaux et des sénateurs. Les journalistes également sont attaqués. Le président de l'UNPC Kinshasa a été attaqué y compris sa résidence. Et même certains hommes politiques bien identifiés sont attaqués. C'est inacceptable, nous ne pouvons pas laisser une telle situation se poursuivre », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Il invite la justice à ramener à l'ordre ceux qui posent des actes de vandalisme. « Dans ce pays, il existe des lois que tout le monde est censé respecter. Ceux qui pensent qu'ils peuvent régler les problèmes de notre société par violence, doivent savoir que la justice est là pour les ramener à l'ordre. Le Congo de nos rêves ne peut pas se construire dans la violence », poursuit-il.
Il en appelle également au respect de l'ordre républicain et félicite la police nationale congolaise d'avoir agi de façon professionnelle.
« Notre police s'est montrée responsable. Les responsables de la police ont tout fait pour parler avec les manifestants mais pour autant, il ne s'agit pas d'une sorte de chèque en blanc... Cela ne signifie pas que les manifestants dans l'avenir doivent continuer à s'adonner à des voies des faits contre les individus, les passants, les députés. C'est inacceptable. Aucun pays au monde ne peut tolérer ce genre des pratiques. C'est pourquoi j'en appelle au respect de l'ordre républicain. On peut laisser le feu brûler mais on ne saura jamais comment l'éteindre. Nous ne souhaitons pas ça pour notre pays. Nous n'avons que ce Congo où tout un chacun a droit de vivre dans la paix », conclut-il.
Des centaines de motocyclistes et autres militants à pied ont brûlé des pneus et scandé des chansons hostiles à l'endroit des députés au Palais du peuple du matin jusqu'à mi-journée de ce mercredi 24 juin. Dans la foulée ils ont vandalisé des propriétés des personnes membres ou proches du FCC. Par leur colère, ils exigent le retrait des propositions de lois visant la réforme judiciaire. Jugées recevables à la plénière, les trois propositions qui modifient notamment la magistrature sont à la commission Politique Administrative et judiciaire de l'Assemblée nationale pour amendement avant son adoption.
Ivan Kasongo